Éditorial #145 Magazine Gay Globe – Dirk Bogarde

Le film culte ayant propulsé sur la scène internationale l’acteur Dirk Bogarde, Mort à Venise, reste encore aujourd’hui, 50 ans après son lancement, toujours aussi bouleversant. Je n’entrerai pas dans le résumé du film puisque nous le proposons gratuitement sur Gay Globe TV au Gayglobe.net, menu de droite « Cinéma classique », mais je parlerai plutôt de l’acteur, dont personne ne savait, ou presque, qu’il était gai.

Dirk Bogarde, qui était britannique, ne se cachait pas ni ne menait de double vie comme beaucoup d’acteurs d’Hollywood, mais il n’aimait pas parler de ce sujet puisqu’en Grande-Bretagne à cette époque-là, l’homosexualité était encore criminalisée et il aurait pu faire l’objet d’accusations, voire d’une peine de prison. Dès les années 40, Bogarde a partagé pendant de longues années ses appartements et résidences avec Anthony Forwood, un acteur britannique, et malgré les rumeurs persistantes, Bogarde répétait qu’il ne s’agissait que d’une relation platonique. Comme beaucoup d’acteurs, il devait mener une vie amoureuse discrète et c’est probablement ce qui l’a empêché d’avoir une carrière américaine plus brillante. En 1987, son conjoint s’est éteint des suites d’un cancer alors qu’il fut lui-même victime d’un AVC qui l’a laissé partiellement paralysé jusqu’à sa mort en 1999.

C’est dans le film Mort à Venise que se dévoile, presque sans le vouloir, l’homosexualité de Bogarde, incarnant un vieux compositeur sur le déclin, touriste dans une Venise accablée par le choléra, et qui avait pour seul réconfort la jeune beauté de Tadzio. À la fin, il meurt du choléra en regardant s’estomper le sourire de Tadzio. À l’époque des films comme Bilitis ou la série des Emmanuelle, Mort à Venise a été considéré comme une sorte de « Dorian Gray » cinématographique audacieux, mais grâce à Dirk Bogarde, il est devenu un monument d’une grande valeur esthétique.

N’oubliez pas que vous pouvez toujours nous suggérer des sujets d’articles en nous écrivant à edito@gayglobe.net

Roger-Luc Chayer, éditeur
Groupe Gay Globe

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

quatre × cinq =