Courrierinternational
Un journaliste australien raconte son expérience en tant qu’homosexuel dans une bulle de relative liberté en plein Moyen-Orient. La communauté LGBT y est particulièrement internationale mais doit toujours être sur ses gardes.
Paul Ewart est un journaliste australien qui a vécu plusieurs années à Dubaï, où il travaillait pour un magazine people. Avant son arrivée, il raconte que ses amis le taquinaient sur les années d’abstinence et de célibat forcé qui l’attendaient, malgré l’ouverture relative de Dubaï par rapport au reste de la région. Désormais de retour à Sydney, il raconte son expérience sur le site australien The News.
Le jeune homme n’est pas naïf et n’est donc pas surpris par l’hostilité qu’il rencontre initialement : «Je n’ai aucune illusion sur l’attitude officielle des autorités de Dubaï en ce qui concerne l’homosexualité. Peu après mon arrivée, et afin d’obtenir un visa de travail, j’ai dû passer un test VIH (tout expat séropositif est immédiatement renvoyé dans son pays, tout comme toute personne atteinte de tuberculose). Dans le groupe de presse où je travaille, on me dit dans des termes très clair que je ne dois pas faire référence à l’homosexualité dans mes articles ce qui – quand on écrit sur des célébrités, sur la culture pop et sur la mode – était particulièrement difficile.»
Pourtant, malgré ces conditions de vie pénibles, il se rend compte, grâce à des amis gays rencontrés sur place, qu’il existe une véritable communauté LGBT : “Du fait de la très importante population de jeunes cols blancs expatriés, la communauté LGBT est une des plus multiculturelles et diverses du monde.”
Pour autant, il faut être très prudent car les relations homosexuelles sont passibles de dix ans de prison et les descentes de police dans les clubs et les soirées gays sont nombreuses. Pour les victimes de ce harcèlement, “les conséquences de leur sexualité dépendent de leur nationalité. Les étrangers sont souvent incarcérés puis expulsés, tandis que les locaux peuvent être aussi soumis à des traitements hormonaux pour régler leur ‘problème’.”
Si vous faites partie de la communauté LGBT, la plus grande prudence est donc de rigueur.