Roger-Luc Chayer (Image: IA – Gay Globe)
Partout au Québec, on parle de la situation sociale du Village gai de Montréal, qui est à son pire niveau historique, avec des manifestations quotidiennes d’incivilités, de vandalisme, d’insécurité et de violence, causées par une certaine population désœuvrée que la Ville de Montréal continue à regrouper dans le même périmètre, malgré la forte opposition des citoyens et des commerçants du Village.
Depuis des années, des groupes de citoyens, des associations, des représentants des commerçants et des résidents locaux exigent de la Ville de Montréal et des autorités policières qu’un nettoyage soit effectué dans cette faune qui rend le Village gai repoussant et franchement dangereux, de jour comme de soir. Pour l’instant, à part parler de cohabitation et culpabiliser la population face aux problèmes sociaux du quartier, la Ville n’apporte aucune solution concrète ou efficace.
L’exemple britanno-colombien
En janvier 2024, la province de l’Ouest du Canada décriminalisait la possession et une certaine distribution de drogues dures, dans l’espoir de réduire le nombre d’arrestations et de créer un climat de confiance auprès des utilisateurs, afin de mieux contrôler les substances vendues. Cependant, dès mai 2024, les autorités ont décidé de recriminaliser la consommation de drogues dures, car plutôt que d’améliorer la situation, les drogues vendues étaient plus mortelles que jamais, ayant causé plus de 2 511 morts en 2023.
La Colombie-Britannique souhaite désormais changer son approche face aux utilisateurs de drogues dures et potentiellement mortelles en modifiant certaines lois pour obliger les toxicomanes à se faire soigner. Selon Radui-Canada, John Rustad, le chef du Parti conservateur de la Colombie-Britannique, dit être en faveur du traitement involontaire des personnes toxicomanes. S’il est élu lors des élections provinciales, il promet de mettre en place des mesures afin d’y parvenir.
Dans un communiqué, John Rustad cite le besoin urgent de protéger les Britanno-Colombiens vulnérables des effets dévastateurs de la dépendance
, estimant que le système actuel a échoué non seulement pour les jeunes, mais aussi pour les adultes qui luttent sans soutien adéquat
. Pour y parvenir, le Parti conservateur propose trois pistes : l’instauration des lois autorisant le traitement involontaire pour ceux gravement menacés par la toxicomanie
, la construction d’installations de faible sécurité
pour le traitement dans un environnement sécuritaire et la création d’unités de réponse aux crises et de stabilisation
afin de réduire notamment la pression dans les salles d’urgence.
Le projet vise à retirer du milieu de rue certains individus en détresse à cause de leur consommation de drogues, tels que les itinérants et autres personnes dépendantes, en les hébergeant dans des centres spécialisés pour les traiter. L’objectif est de les stabiliser et de ne pas les renvoyer dans la rue comme cela se fait actuellement. Il s’agit de traiter et de stabiliser leur condition sociale afin qu’ils puissent retrouver une vie la plus normale possible.
Est-ce que le projet britanno-colombien serait applicable à Montréal?
Le Village gai de Montréal vit une situation similaire à celle de Vancouver. Est-il possible d’envisager des changements législatifs et réglementaires pour permettre aux autorités d’intervenir et de retirer les toxicomanes, les personnes en détresse mentale, et d’autres catégories de personnes vulnérables de la rue afin de les loger et de leur fournir les moyens de sortir de leur situation ? Selon la plupart des observateurs communautaires et commerciaux, la réponse est oui.
Montréal dispose d’une infrastructure en bâtiments qui pourrait être rénovée ou réaffectée pour accueillir ces personnes. En les retirant de la rue pour les traiter et les soigner, on soulage également le Village gai de la situation actuelle et on permet aux résidents de reprendre le contrôle de leur environnement. Pour y parvenir, il faudra une réelle volonté politique de la part de la Ville de Montréal, du gouvernement du Québec et du gouvernement fédéral. Il est grand temps de prendre des décisions, surtout avec les élections à venir pour les trois paliers de gouvernement dans les deux prochaines années.
Bonjour Dominique, merci pour votre commentaire. En fait, l’aspect criminalisation et désintox existe déjà dans cette province comme dans quelques autres pays et selon l’exemple du modèle finlandais au https://gayglobe.net/itinerance-le-modele-finlandais/ ça peut très bien fonctionner. Tout sera toujours mieux que rien:))
Bonjour Roger-Luc,
Je ne pense pas que ce projet de loi puisse être accepté. La raison est simple. Il va à l’encontre des droits et libertés des personnes. D’ailleurs, je ne suis pas sûr que ce soit efficace dans l’ensemble.