Par: Roger-Luc Chayer
Je suis toujours très perplexe avec la journée mondiale du coming-out ou le coming-out en général, encouragé par certains groupes militants LGBT, car on parle toujours de ce geste comme d’une « libération », sans jamais parler des conséquences possibles d’un mauvais coming-out. Je m’explique…
Le coming-out est le fait, pour une personne qui s’identifie comme gai, lesbienne, bisexuelle ou trans, de s’ouvrir et de divulguer publiquement, que ce soit à la maison, en famille, au travail ou à l’école, son orientation sexuelle différente de la majorité. Il a parfois l’avantage de libérer d’un stress constant car beaucoup de personnes homosexuelles cachent leurs sentiments et en souffrent. Le coming-out aurait aussi des avantages quant à la santé mentale et physique en général pour les personnes qui décident de « sortir du placard ». Mais est-ce que cette sortie, cette divulgation est nécessairement positive à tous les coups?
Je ne le crois pas.
Quand on parle de coming-out, on devrait toujours parler aussi du contexte dans lequel cette décision devrait être prise. Oui certaines personnes souffrent de ce secret, mais ce ne sont pas toutes les personnes homosexuelles qui en souffrent. Toutefois, même si l’accueil de cette divulgation se passe généralement bien, ça peut très mal tourner et les conséquences peuvent être terribles dans certains scénarios.
Prenons par exemple le cas de ces jeunes qui décident de le dire à leurs parents et qui se retrouvent à la rue, qui se retrouvent discriminés et ridiculisés par les étudiants de leur école ou encore, ces personnes qui font leur coming-out au travail et qui se retrouvent soit harcelés par les patrons, soit empêchés d’avoir un avancement ou une promotion du fait de l’homophobie des patrons, etc.
Selon moi, la décision de faire son coming-out devrait être assortie d’une grande prudence et d’une réflexion sur la nécessité de le faire selon le contexte. Contrairement aux personnes qui désirent sortir du placard, ce ne sont pas toutes les personnes autour des LGBT qui ont l’intelligence, la capacité de compréhension ou l’empathie pour accepter ce coming-out. C’est bien beau de tenir un discours sur l’acceptation, il faut comprendre que ce n’est pas TOUTE la société qui peut accepter cette divulgation. Je pense qu’avant toute divulgation de son orientation sexuelle, peu importe le contexte, il faudrait s’assurer que les personnes qui recevront la nouvelle la prendront avec ouverture et gentillesse.
Parce que parfois, même encore aujourd’hui et malgré l’avancement certain de nos droits comme membres minoritaires de la société, ce n’est pas toujours une bonne idée que de faire son coming-out. Matière à réflexion…