Révolution thérapeutique : La vitamine K et ses précurseurs contre le cancer et le VIH

Image vitamine K

Roger-Luc Chayer (Image: IA / Gay Globe)

La science progresse à grands pas dans le domaine du cancer, notamment grâce aux recherches sur le VIH/SIDA, qui étaient jusqu’ici partiellement financées par des subventions des États-Unis. Cependant, Trump vient de suspendre ces financements. Qu’à cela ne tienne, des résultats prometteurs émergent chaque semaine, et cette dernière découverte ouvre la voie à un nouveau traitement à la fois peu coûteux et facilement accessible. Un précurseur de la vitamine K s’avérerait être un médicament efficace.

Qu’est-ce que la vitamine K ?

La vitamine K est un nutriment essentiel qui joue un rôle clé dans plusieurs fonctions biologiques. Principalement connue pour son implication dans la coagulation sanguine, elle permet d’éviter les saignements excessifs en activant certaines protéines responsables de ce processus. Elle contribue également à la santé des os en favorisant la fixation du calcium, réduisant ainsi les risques d’ostéoporose et de fractures. Son action ne s’arrête pas là, puisqu’elle intervient aussi dans la régulation des cellules et pourrait jouer un rôle protecteur contre certaines maladies chroniques, y compris le cancer.

Présente dans divers aliments d’origine végétale et animale, elle est principalement synthétisée par les bactéries intestinales, ce qui en fait un élément naturellement disponible pour l’organisme. Malgré cela, certaines personnes peuvent souffrir de carences, notamment en cas de troubles digestifs affectant son absorption.

Quelle est la différence entre la vitamine K et son précurseur ?

La vitamine K et son précurseur diffèrent principalement par leur structure chimique et leur mode d’activation dans l’organisme. La vitamine K est la forme biologiquement active utilisée directement par le corps, tandis que son précurseur est une molécule qui nécessite une transformation avant de devenir fonctionnelle.

Les précurseurs de la vitamine K, comme la ménaquinone-4 (MK-4) issue de la conversion d’autres formes de vitamine K ou certaines molécules synthétiques, doivent subir des modifications enzymatiques pour être pleinement actifs. Cette activation se produit principalement dans le foie et d’autres tissus, où ils sont convertis en formes utilisables pour la coagulation, la minéralisation osseuse et d’autres fonctions cellulaires.

L’intérêt médical des précurseurs réside dans leur stabilité et leur potentiel thérapeutique. Certains d’entre eux peuvent être mieux absorbés, transportés plus efficacement dans l’organisme ou posséder des propriétés spécifiques qui les rendent plus adaptés à certaines utilisations, notamment en oncologie. Des recherches récentes suggèrent qu’un précurseur particulier pourrait interagir avec des processus biologiques liés au cancer, offrant ainsi une nouvelle voie de traitement.

Comment la Vitamine K peut agir contre le cancer ?

Selon une recherche récente publiée par Sciencedirect.com, la plupart des premières expériences sur la vitamine K se sont principalement concentrées sur sa fonction de coagulation. Cependant, plusieurs autres fonctions nouvelles de la vitamine K ont été découvertes ces dernières années, notamment son effet anticancéreux. Par exemple, la vitamine K peut inhiber la métastase du cancer grâce à ses effets anti-inflammatoires et antioxydants. Elle peut également exercer des effets anticancéreux en inhibant la prolifération cellulaire.

Étant donné les propriétés anti-inflammatoires, antioxydantes et anticancéreuses documentées de la vitamine K chez l’humain, ainsi que les connaissances sur son origine, son absorption, sa distribution et sa biodisponibilité, la vitamine K apparaît comme un candidat viable pour être intégrée en tant que supplément favorisant la santé. Une alimentation riche en vitamine K ou la prise de suppléments de vitamine K pourrait améliorer la santé des populations ciblées [7]. De plus, en tant qu’agent anti-inflammatoire et antioxydant, la vitamine K peut retarder la sénescence par divers mécanismes et pourrait ainsi être utilisée comme adjuvant.

Est-ce que la vitamine K peut être bénéfique dans la lutte contre le VIH ?

Dans le domaine de la lutte contre le VIH/SIDA, de nombreuses théories et rumeurs circulent sur les vitamines et autres suppléments, mais ces affirmations ne sont souvent étayées par aucune recherche scientifique. Toutefois, en 2022, la National Institutes of Health des États-Unis ont publié l’étude « Inflammation-mediated vitamin K and vitamin D effects on vascular calcifications in people with HIV on active antiretroviral therapy », apportant ainsi quelques réponses sur le rôle de la vitamine K dans le contexte du VIH.

On y disait: Les personnes vivant avec le VIH (PVVIH) présentent une inflammation systémique accrue et une activation des monocytes, ce qui entraîne un risque plus élevé d’événements cardiovasculaires (décès, AVC et infarctus du myocarde) ainsi que des scores de calcification des artères coronaires (CAC) plus élevés. Les vitamines D et K2 possèdent des effets anti-inflammatoires significatifs ; de plus, la vitamine K2 joue un rôle dans la prévention des calcifications vasculaires au sein de la population générale. Cependant, le rôle des vitamines D et K dans l’augmentation des calcifications coronariennes chez les PVVIH sous traitement efficace reste moins bien compris.

Et l’étude concluait: La carence en vitamine K est un facteur préventif modifiable contre la calcification coronaire chez les personnes vivant avec le VIH. Des recherches supplémentaires devraient déterminer si une supplémentation en vitamine K pourrait réduire l’inflammation systémique, la calcification vasculaire et le risque d’événements cardiovasculaires chez ces patients.

Évidemment, comme pour toute question de santé, avant de vous précipiter sur la vitamine K, il est impératif de consulter votre médecin traitant, surtout dans le cas du VIH. Lui seul pourra évaluer les bénéfices spécifiques pour chaque patient.

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