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En fin d’année dernière, un séropositif est mort du sida en Suisse. Son assureur avait refusé à cet homme, endetté et inscrit sur une liste noire, le remboursement de son traitement.
De nos jours, il apparaît difficile d’imaginer que l’on puisse mourir du sida. Une issue malgré tout toujours possible si le patient ne reçoit pas le traitement approprié. En fin d’année dernière en Suisse, un séropositif a succombé au virus du sida.
Cet homme découvre sa séropositivité en 2016, rapporte la version helvète de 20 minutes. Son assureur, ÖKK, va toutefois lui refuser le remboursement de son traitement. Cette personne est ainsi endettée et inscrite sur une liste noire de mauvais payeurs de primes maladies. Et ÖKK, via un porte-parole, d’assurer que sa prise en charge n’inclut pas ce genre de “blacklistés”, même séropositifs : “La loi nous l’interdit”.
La loi suisse “interdit” à un assureur de rembourser les soins d’un séropositif endetté
L’année suivant la découverte de sa séropositivité, cet homme voit le sida se déclarer dans son organisme. Mais son assureur persiste à n’opérer aucun remboursement de traitement. Admis à l’hôpital de Coire fin 2017, ce patient ne semblait déjà plus avoir de réelles chances de survie.
Un porte-parole de l’établissement a déclaré que “les médecins ont fait tout leur possible”, tout en soulignant ignorer si le traitement aurait pu empêcher le drame.
L’exception de “traitements d’urgence”
Le porte-parole de l’ÖKK précise que des exceptions existent dans le cas de clients endettés : “Ce n’est pas une décision qui a été prise uniquement par la ÖKK. La loi nous interdit de tels remboursements. Seuls des traitements d’urgence sont autorisés.”
Si ce représentant entend le traitement d’urgence quand le pronostic vital de la personne est engagé, il semble établi qu’à l’heure actuelle, aucune définition claire de ce terme n’existe. Un porte-parole de l’hôpital où l’homme avait été admis déplore que le traitement contre le VIH ne fasse pas partie de ces exceptions : “Pourtant, il est évident qu’en agissant ainsi une urgence se produira tôt ou tard”.
D’après l’Aide suisse contre le sida, entre huit à dix patients du sida aux arriérés de prime cherchent actuellement à se faire rembourser leur traitement.