Trump : un honneur ? Non, un doigt d’honneur !

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Roger-Luc Chayer (Photo : Roger-Luc Chayer par Rémi Tamimount / Gay Globe)

***Le présent texte exprime exclusivement une opinion personnelle. Il ne reflète en aucun cas les positions, opinions ou politiques éditoriales du Groupe Gay Globe Média, de son équipe rédactionnelle, de ses annonceurs ni de ses partenaires. L’auteur assume seul la responsabilité du contenu et des propos exprimés, lesquels relèvent strictement de son jugement personnel sur le sujet abordé.***

Assez, c’est assez !

Depuis la première élection de Donald Trump — du moins lors de son premier mandat —, j’avais choisi de laisser la chance au coureur. Il prenait parfois des décisions saugrenues, certes, mais restait encadré par des conseillers et des surveillants de l’ombre veillant à ce qu’il respecte les lois et n’adopte pas trop souvent de décisions inconstitutionnelles. Cela avait, somme toute, plutôt bien fonctionné.

Durant ce premier mandat, il avait multiplié les déclarations concernant les personnes LGB. Pensant, bien naïvement, qu’il était simplement mal conseillé, j’avais pris la peine de lui écrire une lettre personnelle, envoyée à la Maison-Blanche par courriel recommandé. La lettre s’était bel et bien rendue.

J’y expliquais en quoi les gais et les lesbiennes avaient su bâtir, contre toute attente et malgré la crise du VIH, une communauté forte et résiliente. Je lui recommandais, très respectueusement, d’agir en protecteur et en père de famille bienveillant envers les minorités sexuelles. Je n’ai malheureusement jamais reçu de réponse.

Lire la lettre au président Trump ici


Un second mandat où rien ne va plus !

Fort de l’expérience acquise lors de son premier mandat et nourri par quatre longues années d’aigreur, d’obsession et de vengeance froide, Donald Trump est revenu. Mais cette fois, dépouillé du moindre garde-fou, délesté de toute retenue, il s’avance tel un ange des ténèbres déchu, tombé des cieux pour étouffer l’humanité sous le poids de sa propre noirceur.

Tel un Darth Vador enragé entouré de courtisans serviles, le Roi — pardon, l’Empereur autoproclamé de la Terre — Donald J. Trump, s’est réinstallé sur son trône de mensonges et de fureur. Son retour n’a rien d’un mandat : c’est une croisade personnelle, une revanche contre le monde entier, une mission de destruction méthodique où tout ce qui respire la décence, la raison ou la compassion devient une cible.

Il ment comme il respire, menace comme il parle, détruit ce qu’il touche, piétine la vérité, tord les faits, insulte, divise, abuse, détruit la Maison-Blanche et broie dans un même élan la démocratie, ses alliés, et jusqu’à l’idée même d’humanité. La survie du monde libre dépend désormais de la capacité des nations à contenir ce psychopathe au pouvoir, ce démiurge délirant, qui manie la plus puissante armée du globe comme un jouet entre les mains d’un enfant capricieux.


Mon Canada, mon Europe

Mais voilà : dans sa folie destructrice, il s’en prend désormais à mes deux berceaux, ceux que je porte au plus profond de mon cœur. D’un côté, le Canada — mon pays natal, celui où j’ai grandi —, et de l’autre, la France et l’Europe, qui m’ont offert ce qu’elles avaient de plus noble pour que je devienne à la fois un musicien classique accompli et, surtout, un être humain que je crois encore décent. Je suis né Canadien, et je suis devenu Français en 1995.

Depuis sa réélection, il manipule le Canada avec une perfidie à peine voilée, comme s’il préparait l’annexion déguisée d’un pays qu’il considère trop poli pour résister. Au mépris de notre histoire, de nos valeurs, de notre identité, il tente — lentement mais de manière terriblement évidente — d’ébranler notre économie, de fissurer nos structures sociales, de fragiliser notre cohésion. Il nous observe avec ce sourire carnassier, persuadé qu’il pourra nous avaler comme une bande de naïfs coiffés de casquettes rouges, attendant leur messie. Rien n’est plus faux.

Et comme si cela ne suffisait pas, il menace la France et l’Europe des pires représailles économiques, prêt à tout pour obtenir ce qu’il veut : un continent à genoux, réduit à l’état de paillasson diplomatique, sur lequel il pourrait s’essuyer les pieds avant de lever les yeux vers son meilleur ami, son double de froideur et de cynisme, Vladimir Poutine.


La patience et l’intelligence vaincront

Jusqu’ici, le cône orange géant n’a pas réussi à effrayer la majorité des nations du monde, qui ont bien compris qu’en réalité, il s’agit d’une grande gueule sur deux pattes, un lâche inintelligent qui n’a pas encore compris qu’il compose avec des États patients et remplis de sagesse.

Le nouveau Premier ministre du Canada, Mark Carney, en est un exemple parfait. Trop souvent confronté aux caprices et états d’âme de Trump, il conserve un visage et une attitude toujours calmes, stables, impassibles. Trump glisse sur Carney comme un œuf sur une poêle en téflon : rien ne colle sur le Premier ministre.

L’Europe n’est pas en reste. Envoyant sa cheffe de la diplomatie serrer la main de l’Empereur et parler d’un « accord historique formidable », elle lui laisse croire qu’il a marqué un point. Ce qu’il ignore ou feint d’ignorer, c’est qu’aucun accord signé par l’Union européenne n’est valide tant qu’il n’est pas entériné par l’ensemble de ses États membres — ce qui n’arrivera jamais. Mais peu importe à Trump : ce qu’il voulait, c’était simplement avoir l’impression de gagner. Gagner du vent, certes, mais gagner quand même.


Un honneur ? Plutôt un doigt d’honneur !

Pour toutes ces raisons — et il y en aura encore beaucoup d’autres —, je lui décerne officiellement l’honneur de mon doigt d’honneur, distinction que je réserve très rarement aux individus ou aux entreprises qui méritent d’être pointés du doigt. Cette fois, c’est mérité… et c’est lui le bon !

Vous pouvez commenter au bas de ce texte si vous le souhaitez.

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