C’est avec l’autorisation de madame Gréco, auteure du livre Julien, toi qui préfère les hommes que j’aimerais vous raconter qui était véritablement Julien. J’ai personnellement connu Julien, de son vrai prénom Pascal alors que j’étais de passage à Marseille en 1988. C’était un garcon des plus charmant. Dès le début de notre amitié, il y a eu ce petit quelque chose qui ne pouvait me laisser indifférent. Il m’a fait visiter toute la région et encore aujourd’hui, mon album photo est garni de ces belles images et ma mémoire des délicieuses tomates farcies de sa mère Caroline Gréco. Pascal et moi avons entretenu une correspondance régulière et quand je suis retourné à Nice terminer un Doctorat es musique, nous avons eu l’occasion de nous revoir et de mieux nous connaitre. Comme vous le savez, je suis maintenant à Montréal depuis 4 ans mais je n’ai jamais désespéré de revoir mon ami Pascal et de plus en plus, j’avais envie de lui dire comme je l’aimais. Au printemps 1994, Pascal m’écrivait pour me dire qu’il aurait la possibilité de venir me voir à Montréal mais comme j’accompagnais une personne malade du SIDA en phase terminale et qu’il ne le savait pas, je lui ai proposé de venir plutot à l’automne, histoire de me dégager l’esprit et d’être avec lui à 100%.
L’automne est arrivé, pas de nouvelles. L’hiver est venu, je lui ai écrit pour lui demander de ses nouvelles, aucune réponse. Le printemps étant bien installé, je décide de lui demander de venir me voir et lui explique, en m’excusant, pourquoi je ne pouvais le recevoir l’automne précédent. Quelques semaines plus tard, je recois une lettre de Caroline Gréco, sa maman, qui m’annonce que pascal est décédé du SIDA deux jours après l’envoi de ma dernière lettre. Je n’ai jamais su qu’il était atteint, il n’a jamais voulu me le dire de peur de me chagriner. Il n’a jamais eu le temps de lire ma lettre dans laquelle je lui disais comme je l’aimais. Tu me manques Pascal!