J.P. est un homme dans la trentaine qui a toujours aimé aller prendre un verre le soir dans différents clubs du village. Par une soirée ordinaire de janvier, alors qu’il se sentait un peu déprimé et qu’il s’apprêtait à quitter le club, est apparu dans l’embrasure de la porte un mec d’allure pas mal sympathique: <<… Il semblait avoir froid et je n’étais pas certain qu’il ne s’agisse pas d’un prostitué à la recherche d’un chaleureux répit>>. Beaux sourires, jasette de tout et de rien et gentiment, J.P. offre à l’homme de 34 ans de venir continuer la soirée chez lui, quelques rues plus loin. Ils partent donc ensemble et une agréable soirée de discussion s’en suit. La semaine suivante, J.P. reçoit un appel de l’homme en question et une seconde rencontre est planifiée. Ils se voient chez J.P., jasent encore une partie de la soirée et au moment de quitter, l’individu lui emprunte 20$ histoire de retourner chez lui à St-Jérôme. A peine quelques jours plus tard, visite surprise de l’individu chez J.P. et c’est un homme plutot tendu qui fait son entrée. Ils discutent un peu et c’est au moment de quitter que tout bascule:<<… Michael (prénom de l’agresseur)a commencé à me demander de l’argent et tous les prétextes étaient bons pour me faire payer. Puisqu’il m’avait tenu compagnie pendant quelques rencontres, il voulait me faire payer pour le temps… Il me disait clairement qu’il n’avait pas l’intention de quitter les mains vides…>>
Menaces de mort, coups de karaté au ventre, prises de gorge à en être étouffé, l’agresseur va même jusqu’à menacer J.P. de tuer son petit chien terrorisé sous le lit. Il était devenu très clair que la vie de J.P. était en danger. Entre l’arrivée de l’agresseur et son arrestation, il s’est écoulé deux longues heures de torture mentale et physique. Tout ca pour une dose de drogue.
Finalement, la nature s’en est mêlée et il fallait bien que tout l’alcool ingurgité par l’agresseur ressorte par les voies naturelles et pendant que celui-ci s’exécutait aux toilettes, J.P. a eu la rapidité d’esprit de faire déclencher son signal de détresse sur le système d’alarme. Puisque rien n’est audible de l’intérieur de la maison mais que l’alarme était donnée à la police, l’agresseur n’avait connaissance de rien. Celui-ci s’est donc emparé du système de son de la victime et en ouvrant la porte pour se sauver, il s’est retrouvé devant trois policiers armés et prêts à tirer. Il y eut arrestation et comparution de l’individu devant le tribunal.
C’est alors qu’a commencée la partie la plus difficile à vivre pour J.P. En plus d’avoir été la victime d’un sadique accusé de vol, extorsion, séquestration, menaces de mort et autres, il devait subir les questions dégradantes de l’avocat de l’agresseur comme: » N’était-ce pas une partouze où vous serviez de la drogue? »
Il s’est retrouvé traité en menteur, en pervers et finalement, d’après l’avocat de l’agresseur, son client était la véritable victime. J.P. s’est battu courageusement contre le système, malgré les manoeuvres de la partie adverse qui arrivait toujours à faire libérer l’agresseur de prison malgré 2 mandats d’arrestation. Le juge a finalement retenu que l’extorsion et l’agresseur n’aura été condamné qu’à un an de prison avec libération conditionnelle au bout de 3 mois.
Ce type d’agression laisse généralement des séquelles plus ou moins importantes chez les victimes. Pour J.P., bien qu’il n’ai gardé aucune séquelle physique, il lui aura fallu déménager et retourner vivre dans la sécurité du foyer familial. << Je suis fier de moi pour m’être dressé contre un agresseur mais mon véritable combat n’était pas contre le criminel mais bien contre le système judiciaire qui semble beaucoup plus efficace à protéger les droits de l’agresseur que ceux de la victime…>> J.P. aimerait que les gais soient beaucoup plus vigilants que lui car c’est tellement plus simple de prévenir que de risquer sa vie, puisque ce type d’agresseur – et lui-même – se promene toujours dans les mêmes bars, à la recherche d’une prochaine victime.