Dans le dernier RG no 167 (Août 1996), un lecteur du nom de Martin D. voyait sa lettre publiée dans la section du courrier des lecteurs. Celui-ci s’inquiétait de mes propos sur la situation des artistes au Québec dans la chronique des Gros-mots et questionnait plusieurs aspects de la chronique culturelle notamment en ce qui concerne les artistes diplômés VS les marginaux. Je profite donc de cette chronique des Gros-mots pour lui transmettre quelques informations statistiques qui viendront l’éclairer.
D’abord il m’apparaît surprenant qu’on puisse encore rejeter la situation catastrophique des artistes québécois en nommant deux exemples d’artistes non diplômés qui ont réussi. En principe, je tente toujours de généraliser mes propos. De toute évidence on trouvera toujours des cas différents, des exemples contraires à la situation décriée mais le débat ne pourra jamais évoluer si les seuls arguments qu’on y amène sont des cas isolés.
Depuis les tout débuts de la chronique culturelle en mai 1993, RG a consacré des pages entières à plus de 38 artistes dont 18 (47%) n’avaient aucun diplôme dans leurs champs artistiques et 20 (53%) possédaient des récompenses variées. Nous avons toujours reconnu le talents des membres de notre communauté et ce, malgré les récompenses ou diplômes. Cela dit, en 38 publications du Magazine RG, le thème des diplômes n’a été abordé qu’une seule fois alors que les quotas ont occupé 3 chroniques. Loin de moi l’idée de diminuer les artistes qui ne possèdent pas de diplômes; mon point était que ceux qui réussissent à obtenir un Doctorat ou une Maîtrise on du se faire juger par leurs pairs alors que les autres ne pouvaient offrir cette garantie. Quand Martin D. affirme en avoir assez de mes « lamentations », qu’il en a « ras le bol de m’entendre radoter la même rengaine » et qu’il considère mes propos sur la misère des artistes comme des « jérémiades », on aurait raison de se demander si ce lecteur lit véritablement toutes les chroniques. Comme celui-ci a le droit de ne pas aimer la réalité artistique, je lui suggère de passer par dessus la chronique des Gros-mots qui n’a que pour objectif de taper sur la tête de ceux qui ne se comportent pas adéquatement envers une classe de citoyens qui se dévoue corps et âme à l’art sous toutes ses formes.
Pour ce qui est de mes compétences, monsieur D. affirmait, bien qu’il admirait mes autres dossiers, que je ne possédais pas de doctorat en « journalisme d’enquête » ni « es Net » pour motiver sa dissidence à mes propos culturels! Il aurait raison si je n’avais pas un Doctorat (1991) es musique, une Maîtrise dans le même domaine, 3 premier prix de conservatoire et près de 8 années d’expérience en journalisme culturel. Est-ce suffisant au moins pour parler de culture monsieur Martin D.?
R.L.C.