1996- Le gouvernement fédéral retire son offre d’emploi à un comptable de Montréal parce qu’il est gai!

Monsieur LAFERTÉ (nom fictif) postule pour un poste de conseiller économique et coopérant auprès du Centre d’Etude et de Coopération Internationale de Montréal (C.E.C.I.) en 1995 et quelle joie quand il reçoit une lettre datée du 26 janvier 1996 lui annonçant que les gouvernements du Canada et du Mali acceptent sa candidature. On l’informe des préparatifs et petits détails afin de préparer son départ et monsieur Laferté, comme toute personne minutieuse, décide de mettre à jour ses paperasses. Testament, assurances, bénéfices et avantages sociaux. Ne connaissant pas les avantages consentis aux conjoints des coopérants, monsieur Laferté décide de passer un coup de fil à Monsieur Renaud Paré, Agent aux services recrutement et sélection du C.E.C.I. Montréal pour s’en informer.

En conversation avec son nouveau patron de 2 jours, il lui demande de lui expliquer quels sont les avantages pour les conjoints et l’informant candidement que ce ne serait pas une mais bien un conjoint.

A peine la mention de l’homosexualité faite, la patron Renaud Paré demande d’attendre un instant qu’il aille fermer la porte de son bureau. C’est à ce moment que la nouvelle tombe:<<… Pauvre monsieur Laferté, avoir sû avant, vous savez, l’homosexualité n’étant pas reconnu au Canada, on ne pourra pas vous envoyer seul, vu le stress que ces deux conditions (être gai et en pays éloigné) peuvent causer sur vous. On va devoir vous retirer votre emploi, désolé…>>

Devant la surprise et l’indignation de monsieur Laferté, monsieur Paré ajoutait qu’il le comprenait d’autant qu’il était lui-même gai. Monsieur Laferté est outragé. Il a réussi avec succès toutes les étapes lui méritant un poste de coopérant et voilà que pour être gai, on lui coupe sa job.

Un cas trop évident de discrimination gratuite qui se mériterait probablement une forte compensation financière de la part de la Commission Canadienne des Droits de la Personne. Le député Réal Ménard a été saisi de cette affaire et tentera sûrement de faire réintégrer monsieur Laferté dans son nouvel emploi. Le plus troublant dans cette affaire, c’est que celui qui discrimine contre les gais au C.E.C.I. Montréal est lui-même un représentant de notre noble communauté. Pas besoin des autres pour nous taper dessus, on n’est jamais mieux servi que par soi-même!

Juste avant d’aller sous presses, nous recevions une lettre de madame Josée LAFLEUR, directrice de la formation et du recrutement des coopérants au C.E.C.I. qui souhaitait assurer nos lecteurs que la discrimination contre les gais n’est pas acceptable dans son organisme:<<…Le C.E.C.I. ne fait aucune discrimination contre les gais et lesbiennes au cours de son processus de recrutement et de sélection pour ses programmes. Si les candidats nous informent de leur homosexualité, nous les mettons au courant du fait que les gais sont plus ou moins acceptés dans les pays de coopération. Nous croyons qu’il est important de brosser un tableau réaliste des la situation dans ces pays pour que les candidats connaissent les difficultés auxquelles ils auront à faire face. En ce qui concerne monsieur LAFERTE, il a été accepté par nous et notre partenaire du tiers-monde. Pour le moment, le processus de sélection continue pour lui comme pour les autres, il se termine à la fin de la formation pré-départ.

Vous pouvez manifester vos inquiétudes en écrivant à madame Josée LAFLEUR au C.E.C.I.- Montréal, 180 rue Ste-Catherine est, Montréal, H2X 1K9 (Oui, en plein coeur du village!!!)

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