Roger-Luc Chayer (Image: IA – Gay Globe)
L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) a lancé cette semaine la plus haute alerte possible au niveau international suite à la découverte du premier cas de la nouvelle souche de Mpox en Suède, encore plus virulente et mortelle, le clade 1b.
Selon un communiqué de l’OMS publié le 14 août dernier: « Le Directeur général de l’OMS, le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, a estimé que la recrudescence de variole simienne (mpox) en République démocratique du Congo (RDC) et dans un nombre croissant de pays d’Afrique constituait une urgence de santé publique de portée internationale (USPPI) au titre du Règlement sanitaire international (2005) (RSI). L’apparition, l’année dernière, d’une nouvelle souche virale en RDC, le clade 1b, sa propagation rapide qui semble passer avant tout par les réseaux sexuels, et sa détection dans les pays voisins de la RDC sont particulièrement préoccupantes et constituent l’une des principales raisons de la déclaration de l’USPPI. »
Malheureusement, à peine deux jours après l’alerte internationale lancée par l’OMS, un premier cas de Mpox – Clade 1b est apparu en Suède, un pays d’Europe. Il est donc envisageable que la maladie se propage rapidement aux autres pays européens, étant donné l’ouverture des frontières.
Le reste de l’Europe
La France et plusieurs autres pays européens viennent de placer leur système de santé en vigilance maximale en raison des craintes d’une importante propagation de cette souche, non seulement parmi les hommes de la communauté gaie, mais également dans la population générale, car sa transmission ne se limite pas aux contacts rapprochés. Les enfants et les personnes âgées pourraient ainsi être infectés par le personnel médical sans le savoir. Les autorités sont particulièrement préoccupées par le clade 1b car il provoque des éruptions cutanées sur tout le corps, contrairement aux souches précédentes qui se manifestaient par des éruptions et des lésions localisées sur la bouche, le visage ou les parties génitales.
Le clade 1b se distingue également par une propagation plus rapide que les souches précédentes, avec une augmentation des cas de 160 % en 2024. La dangerosité de cette souche a conduit l’OMS à déclencher son plus haut niveau d’alerte sanitaire.
Une autre différence avec cette souche de Mpox Clade 1b est qu’elle pourrait également se transmettre via les gouttelettes respiratoires d’une personne infectée, rapporte l’Institut Pasteur.
Situation au Québec et au Canada
Pour le moment, malgré la forte progression de Mpox à Toronto ces derniers jours, rien ne prouve que le Clade 1b en soit responsable. Il s’agirait plutôt de la souche classique de Mpox, qui se serait propagée au sein de la communauté gaie pendant les événements de la Toronto Pride. Voir notre article sur le sujet.
Selon Santé Canada: « Tous les cas de mpox signalés au Canada ont été causés par le clade IIb du virus de la mpox. Les rapports actuels suggèrent que le clade II de la mpox est moins grave que le clade I. Des cas de clade IIb de la mpox continuent d’être détectés et signalés dans tout le Canada. Entre le 1er janvier et le 12 août 2024, 164 cas ont été signalés à l’ASPC, dont 162 confirmés et 2 probables. À ce jour, aucun cas de clade I n’a été déterminé au Canada. »
Traitement et prévention
Il n’existe actuellement pas de traitement spécifique contre le virus; seuls des médicaments de soutien peuvent être utilisés. Dans certaines complications, des antibiotiques ou des antiviraux peuvent être prescrits. La vaccination contre le Mpox est gratuite dans de nombreux pays, dont le Canada et le Québec. Il est fortement recommandé de se faire vacciner non seulement pour prévenir la propagation de la maladie, mais aussi pour en réduire les manifestations en cas de contact avec le virus. La vaccination est très efficace.