Attention aux faux débats : repérer les robots sur les réseaux sociaux

Image de robots

Roger-Luc Chayer (Image: IA / Gay Globe)

Vous l’avez certainement remarqué si vous êtes un utilisateur régulier de Facebook, Instagram, X et de nombreux autres réseaux sociaux : parfois, un même message faux, à la limite de la fraude, est diffusé par des dizaines, voire des centaines de pages différentes. Ces publications sont souvent accompagnées d’un grand nombre de commentaires, donnant l’impression qu’une véritable conversation se déroule autour de ces fausses affirmations afin de leur donner de la crédibilité.

Tous les sujets y passent, mais ce sont surtout les enjeux politiques, sociaux et économiques qui reçoivent le plus d’attention.

Malheureusement, de nombreux internautes bien intentionnés, souhaitant exprimer leur opinion ou leur indignation, ajoutent un commentaire à ces conversations sans savoir que les publications et les messages qui suivent sont générés par des robots. Ils se retrouvent ainsi à interagir avec des programmes automatisés dont l’objectif n’est jamais neutre. En effet, ceux qui opèrent ces robots cherchent à manipuler l’opinion publique, à semer le doute sur des sujets d’actualité et même à influencer votre perception et vos connaissances.

Qu’est-ce qu’un robot sur Facebook et autres réseaux sociaux ?

Selon ChatGPT, un robot conversationnel et de recherches, un robot sur Facebook et d’autres réseaux sociaux est un programme automatisé conçu pour publier, commenter et interagir comme un véritable utilisateur. Il peut diffuser de fausses informations, manipuler l’opinion publique ou amplifier artificiellement certaines idées en créant l’illusion d’un large soutien.

Certains sont utilisés à des fins publicitaires ou pour automatiser des tâches légitimes, mais d’autres servent à influencer des débats politiques, économiques ou sociaux. Leur but est souvent de semer le doute et d’orienter discrètement les perceptions des internautes.

Ce n’est pas parce qu’ils sont nombreux à avoir tort qu’ils ont raison !

Cette citation de l’humoriste français Coluche que j’aime beaucoup utiliser dans les débats sur le web met en lumière l’idée que la majorité peut se tromper, et que le nombre d’opinions ou de personnes ne détermine pas la vérité. Elle est souvent utilisée pour rappeler que la vérité ne se mesure pas à la popularité ou à la quantité d’opinions.

Utilisation des robots pour influencer l’opinion publique que la question LGBTQ+

Un excellent exemple récent de l’utilisation de robots concerne l’annonce du président américain Donald Trump selon laquelle toute mention des LGBTQ+ serait retirée des sites internet et de toute la documentation du gouvernement fédéral des États-Unis.

Immédiatement après cette annonce, des centaines de groupes Facebook et autres ont émergé sur le web pour soutenir cette nouvelle politique à travers des centaines de messages. Alors qu’auparavant, on ne parlait que très rarement de ce sujet, les réseaux sociaux ont donné l’impression que tout le peuple américain soutenait son président sur cette question. Une unanimité factice qui ne sert que des intérêts très particuliers.

Qui sont généralement les manipulateurs de ces robots ?

Ils sont souvent des entités ou des groupes organisés ayant des intérêts politiques, économiques ou idéologiques spécifiques. Il peut s’agir de gouvernements ou d’acteurs privés, y compris des entreprises, qui cherchent à influencer l’opinion publique, à semer la confusion ou à amplifier certaines idéologies. Ces manipulations sont souvent menées par des services de renseignement, des groupes de cyberactivistes ou même des sociétés privées spécialisées dans la gestion de l’image et de la communication.

Les pays les plus souvent identifiés dans ces actes sont ceux qui ont des régimes autoritaires ou des gouvernements cherchant à exercer un contrôle sur l’information et à manipuler l’opinion publique à leur avantage. Des nations comme la Russie, la Chine ou certains États du Moyen-Orient ont été régulièrement mentionnées pour leur implication dans des campagnes de désinformation à travers des robots sur les réseaux sociaux.

Ces pays utilisent ces techniques pour influencer les élections, semer le trouble dans des sociétés démocratiques ou encore promouvoir leur agenda géopolitique. Et cela fonctionne très bien en raison de la crédulité des véritables internautes, trop souvent naïfs face à l’information publiée.

Comment détecter ces robots ?

Détecter ces robots sur les réseaux sociaux peut être difficile, mais plusieurs signes peuvent alerter. Souvent, ces robots génèrent un volume élevé de messages, souvent répétitifs, qui semblent déconnectés du contexte des discussions humaines. Ils utilisent des comptes créés rapidement, avec peu ou pas de photos de profil, un historique de deux ou trois messages seulement, un long historique de photos sans la moindre signification, de détails personnels, et des noms génériques.

Les messages partagés par ces comptes sont souvent émotionnels, polarisants ou cherchent à manipuler l’opinion publique sur un sujet précis, tout en répandant des informations douteuses. De plus, les robots interagissent souvent à des heures inhabituelles, en dehors des pics d’activité humaine, ce qui trahit leur nature automatisée.

L’analyse de leur activité, qui semble souvent se concentrer sur un sujet précis, et la rapidité avec laquelle ces comptes réagissent aux événements, peuvent également être des indicateurs de manipulation par des robots. La vérification de la crédibilité des sources et des messages est donc essentielle pour repérer ces comportements. Il n’est pas rare de voir un groupe Facebook apparaître le matin à 9 h et afficher plus de 14 000 commentaires à midi. Cela est hautement anormal et devrait susciter la prudence chez les internautes.

N’oubliez pas qu’il n’est pas toujours nécessaire de tout commenter ; la retenue reste la meilleure protection contre la manipulation !

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