Crise du logement: la solution du Programme Allocation-logement

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Roger-Luc Chayer (Image IA – Gay Globe)

La crise du logement qui frappe durement le Québec depuis quelques années est causée par plusieurs facteurs résultant de décisions gouvernementales. Parmi ces facteurs, on note une immigration trop élevée dans plusieurs secteurs économiques, un afflux de réfugiés au Canada dont 50 % choisissent le Québec comme terre d’accueil et qui doivent se loger, une inflation qui rend les loyers parfois exorbitants, ainsi que des revenus qui ne suivent pas les hausses générales dans des domaines comme l’alimentation, les intérêts sur les propriétés ou les voitures, etc. Un des aspects les plus touchés est le prix exorbitant des logements au Québec.

Des travailleurs qui vivent dans la rue

Rien qu’à Montréal, en excluant les itinérants ayant des troubles de consommation (drogues, médicaments, alcool) ou des troubles psychiatriques mal ou pas soignés, on trouve quelques milliers de personnes tout à fait normales qui se retrouvent à vivre dans des tentes, à la merci des éléments, simplement parce que leurs revenus ne leur permettent plus de se payer un loyer dans une économie en pleine explosion. Souvent, ces personnes ont un emploi, un salaire ou des revenus, mais elles n’arrivent pas à trouver un logement correspondant à leur budget.

Déficit de logements sociaux

Les organisations communautaires exigent que les gouvernements de Montréal, du Québec et du Canada construisent le plus rapidement possible de nouveaux logements sociaux et rénovent ceux qui sont à l’abandon, soit des milliers d’unités selon le FRAPRU. Lorsque l’on examine la carte des logements disponibles sur l’île de Montréal appartenant à la SHDM, le chiffre de 0 apparaît, et c’est douloureux. Il n’y a actuellement aucun logement libre dans le parc de milliers d’appartements appartenant à la Ville de Montréal!

La situation est similaire pour les logements en habitations à loyer modique (HLM), les coopératives d’habitation (coops) et les organismes sans but lucratif (OSBL) d’habitation. En revanche, il y a une abondance de logements libres parmi les nouveaux condos construits par milliers, où le prix de location pour un simple studio peut commencer à 2300 $. Qui peut se permettre un tel loyer dans une population moyenne?

La construction de logements sociaux tarde

Alors que nous sommes au pire de la crise et que l’été touche à sa fin, des milliers de personnes partout au Québec risquent de passer l’hiver dehors, sous la neige. Inutile de dire que ces conditions ne feront qu’aggraver leur situation individuelle, leur santé et la vitalité de la province. Pendant ce temps, tout le monde se renvoie la balle : Montréal affirme qu’elle n’a pas le budget nécessaire que Québec devrait lui accorder, Québec reproche à Montréal de tarder à émettre des permis de construction, et on renvoie la responsabilité à Ottawa, accusant le gouvernement fédéral de ne rien proposer en matière de coopératives d’habitation. Lorsque le Canada propose un plan, Québec le refuse systématiquement en invoquant son droit de retrait pour conserver les fonds fédéraux et les utiliser ailleurs, comme cela se fait continuellement. Rien de tout cela ne contribue à améliorer le sort des sans-abris…

Une solution possible et alternative: L’Allocation-logement

Il existe pourtant une solution qui pourrait être mise en place très rapidement, voire immédiatement, car le programme existe déjà : l’Allocation-logement du gouvernement du Québec. Ce programme offre une allocation, semblable à l’allocation mensuelle pour la TVQ ou l’impôt solidarité, qui verse un montant d’argent par dépôt direct aux personnes admissibles dont le loyer dépasse 25 % de leurs revenus. Actuellement, les montants sont très bas, avec un maximum payable de 170 $ par mois. Cependant, plutôt que de consacrer 200 000 $ par nouveau logement social, le versement d’une allocation révisée et augmentée pour de nombreux logements permettrait d’éviter qu’un grand nombre de ces locataires ne se retrouvent à la rue parce qu’ils ne peuvent plus payer leur loyer.

Ce paiement, déterminé selon plusieurs critères tels que les revenus individuels ou familiaux, le prix du loyer, etc., permettrait de sécuriser immédiatement une grande partie de la population pour un coût bien moindre que la construction de logements neufs. Souvent, ces locataires à faible revenu ne souhaitent pas déménager, mais le font par dépit, uniquement pour des raisons budgétaires.

Cette allocation pourrait également être versée directement au propriétaire afin de garantir que les fonds ne soient pas utilisés à d’autres fins. Je pense qu’il y a là matière à réflexion dans le contexte de la crise actuelle.

RESSOURCES:

FRAPRU

Tribunal administratif du Logement

Allocation-Logement

Quelles sont les Ressources pour Aider les Itinérants du Village Gai à s’en Sortir?

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