Édito 138: MERCI À DIONNE WARWICK

Roger-Luc Chayer

Tout le monde connaît la grande chanteuse américaine non seulement parce qu’elle a été la tante de Whitney Houston, mais surtout pour sa longévité artistique qui s’étire depuis plus de 60 ans, puisqu’elle est toujours très active en 2020. Dionne Warwick mérite surtout qu’on se souvienne d’un geste d’une rare générosité porté au début et au pire de l’épidémie du VIH/SIDA, alors que les homosexuels étaient rejetés par crainte de contagion et que la communauté gaie se mourait. Voyant ses amis et proches atteints par cette maladie, le nombre de victimes et constatant que l’humanité était en train de perdre ce qu’elle avait de plus cher, sa jeunesse, elle a réussi à regrouper une multitude d’artistes autour d’un projet commun, la création d’une chanson qui allait changer le cours de l’histoire. C’est ainsi que «That’s what friends are for» est née! Au début, il s’agissait de réunir les plus gros noms de la scène artistique internationale pour donner une visibilité certaine au projet et c’est avec Rod Stewart, Elton John, Gladys Knight et Stevie Wonder, sans compter les musiciens pops les plus courus de l’heure, qu’elle lançait la fameuse chanson. Mais voilà, ce n’était pas tout de créer un chef-d’oeuvre, il fallait qu’il se vende et rapporte assez d’argent, car les profits devaient être versés à la recherche sur le VIH. Mission accomplie là aussi! Les ventes totales ont généré 3 million $, une somme faramineuse pour les années ‘80, avec 100,000 ventes au Canada et 1 million aux États-Unis. Mais là ne s’arrêtait pas la détermination de la grande dame de la chanson. En effet, depuis ce temps, elle parcour le monde en recréant des événements souvenirs, des retrouvailles autour de la chanson. En 1990, pour le 15è anniversaire du lancement de sa chanson, elle organisait un gigantesque concert au Radio City Music Hall de New York avec plus de 50 personnalités de la musique et du cinéma. Ce soir-là, elle amassait 2,5 millions$ qui furent remis à des organisations oeuvrant dans le domaine du VIH/SIDA. Si Mme Warwick a pensé que les gais allaient l’oublier, ce n’est pas le cas. Pour sa générosité et sa détermination, nous la remercions et lui offrons cette couverture hommage en tant que grande Dame des communautés LGBT. Merci à Kevin Sasaki, représentant de Mme Warwick, pour sa collaboration très précieuse et appréciée.

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