INDÉTECTABLE = INTRANSMISSIBLE

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Roger-Luc Chayer / Selon: La COCQ-SIDA

Cet article est le fruit d’une collaboration spéciale avec la COCQ-SIDA.

On peut également affirmer que l’équation « i=i » change tout simplement le monde. Cette formule révolutionnaire, fondée sur une abondance de données scientifiques, démontre que lorsque le VIH est traité efficacement, il n’y a pas de transmission sexuelle du VIH. L’état indétectable signifie que la charge virale, c’est-à-dire la quantité de virus du VIH dans le sang, est maintenue à un niveau très bas. L’intransmissibilité implique que lorsque la charge virale est indétectable, le VIH ne se transmet pas. Cette preuve scientifique reste encore largement méconnue du grand public et n’a pas fait l’objet d’une discussion généralisée.

Malheureusement, les personnes vivant avec le VIH continuent d’être victimes de discriminations à divers niveaux en raison de la persistance de la peur du VIH, une peur enracinée dans les années sombres de l’épidémie du sida. Il est crucial de mettre à jour les connaissances sur les réalités actuelles du VIH, tout en rappelant qu’il n’y a PAS de transmission du VIH dans les situations de la vie quotidienne telles que l’utilisation des toilettes, le partage de verres et d’ustensiles, les contacts physiques comme les poignées de main ou les embrassades, les éternuements et les crachats, les piqûres de moustiques ou d’autres insectes, ainsi que les activités telles que manger, travailler ou faire du sport avec une personne séropositive.

Le VIH ne se transmet QUE par cinq liquides corporels : le sperme et le liquide pré-éjaculatoire (precum), les sécrétions anales, les sécrétions vaginales, le sang et le lait maternel/paternel.

Depuis plus de vingt ans, des études scientifiques ont rapporté des cas de non-transmission du VIH au sein de couples sérodifférents (dont l’un·e des partenaires vit avec le VIH) lorsque la charge virale était faible. En 2008, à la suite d’une analyse des résultats issus de différentes recherches sur le VIH, la Commission fédérale pour les problèmes liés au sida en Suisse a suscité une onde de choc en publiant, dans un bulletin à l’intention des médecins suisses, leur conclusion dans un article intitulé : « Les personnes séropositives ne souffrant d’aucune autre MST et suivant un traitement antirétroviral efficace ne transmettent pas le VIH par voie sexuelle ». Selon ce groupe de chercheurs, les personnes séropositives avec une charge virale indétectable depuis six mois devaient avoir une très bonne observance au traitement et ne pas avoir d’IST.

Il faudra une dizaine d’années supplémentaires, marquées par la publication de résultats d’importantes études scientifiques, avant que le reste de la communauté VIH ne proclame haut et fort que « i=i ». C’est grâce à une personne vivant avec le VIH que le message « indétectable = intransmissible » a été diffusé. Bruce Richman vivait avec le VIH depuis dix ans lorsqu’il a découvert qu’il n’y avait aucun risque de transmission. Choqué de recevoir cette nouvelle encourageante si tardivement, il a mobilisé des acteurs et actrices communautaires ainsi que des chercheurs issus de grandes études pour élaborer une déclaration de position permettant de partager cette information cruciale. C’est ainsi qu’est née la Prevention Access Campaign. En 2022, plus de mille organisations provenant de plus de cent pays ont signé la déclaration de position.

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