Jacques-Michel Dunoyer et Didier Castell-Jacomin à l’expo-concert de Saint-Paul-de-Vence en avril 2014

Par Roger-Luc Chayer

Une exposition dédiée à l’artiste impressionniste J.M Dunoyer se tiendra au Musée Saint-Paul, 2 rue Grande à Saint-Paul-de-Vence du 12 avril au 22 Juin prochain  « Jacques-Michel Dunoyer, la nature au bout du pinceau ».

La soirée vernissage/événement aura lieu le 12 avril de 17h00 à 20h30 environ.
Dès 17h00 : visite de l’exposition au Musée
18h30 conférences d’Olivier-Henri Sambucchi et Claire Chapelier à l’auditorium de Saint-Paul, route des Serres
19h00 concert en hommage à l’artiste: Didier Castell-Jacomin, piano, Liza Kerob (supersoliste du Philharmonique de Monaco), violon, Laurence Malherbe, soprano avec projection d’oeuvres sur écran géant ( les morceaux choisis étant ceux sur lesquels peignait l’artiste).
20h00 cocktail

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Concernant l’exposition au Musée du 12 avril au 22 Juin, outre les oeuvres exposées, il y aura projections sur grand écran de certaines oeuvres avec la musique  de Didier Castell-Jacomin avec ses concerti de Mozart K.414 et K.415 edités par Calliope puis réédités récemment par Disques A Tempo (label international Canadien), afin que le public s’immerge dans la musique et la Nature, Univers du peintre… Voir le site du CD de Didier Castell-Jacomin ici.

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Didier Castell-Jacomin sur Jacques-Michel Dunoyer:

Mon amitié avec le peintre Jacques-Michel DUNOYER a debutée le soir de l’anniversaire de sa fille Geraldine voici plus de 15 années … Depuis on ne s’est plus quitté… Il a souvent peint sur mes enregistrements dès lors qu’il m’a rencontré et s’est éteint sur les concerti de Mozart que j’avais enregistré en 1998. D’où mon idée à l’occasion du vernissage de faire en deuxième partie un concert événement avec Liza Kerob et Laurence à l’Auditorium de St Paul de Vence. Le piano( Amadeus…) le violon ( sa maman) et l’Opéra qu’il aimait tant. Avec des projections sur grand écran de ses oeuvres, musique et peinture s’entremêleront…
Il a toujours baigné dans l’univers de la musique, sa maman Marie-Thérèse était premier violon du conservatoire d’Arras.
S’il n’avait pas été artiste, il aurait voulu être chef d’Orchestre. Il comparaît le geste de son pinceau à celui d’un chef d’orchestre et peignait en musique: Chopin, Mozart et l’Opéra accompagnaient sa peinture. Son atelier était une vraie salle de concert!!
La peinture impressionniste lui semblait très proche de celle de Mozart: Cascades de couleurs pour Cascades de notes et à la mort de ses parents il a rajouté un A pour Amadeus (aimé de Dieu) à sa signature,  en hommage au compositeur avec lequel il se sentait si en phase et qui l’a aidé à soulager sa peine.
Cette fameuse soirée ou nous rencontrâmes fut une réelle révélation pour nous deux. Je me souviens avoir commencé a jouer la fantaisie de Mozart K.397, Jacques vint s’asseoir sur les marches de l’escalier qui menait a l’instrument. Je pouvais sentir sa présence derrière moi, ses enfants Géraldine et Cédric, son épouse Gwendoline s’approchèrent, leurs amis firent de même dans un silence ou l’on aurait pu entendre les couleurs de la musique émaner de l’instrument. Les amis de la famille venaient un à un s’installer dans le salon. Ce fut pour nous tous un moment ou le temps n’avait plus d’importance, est-ce cela qu’on appelle l’instant de grâce? Je pense que oui. Les dernières notes égrenées de la Fantaisie de Mozart, la relation magique qui m’unit a jamais à cette famille opéra. Jacques m’a alors donné deux clefs essentielles a mon développement musical et d’homme. Deux mots résonnent toujours et encore en moi, ceux de Jacques: Harmonie et Élévation.

Dès lors, le peintre m’ouvrit son cœur et son âme. Je fus admis a entrer dans l’antre du génie, il m’expliqua alors l’Art d’atteindre le sublime ou, du moins, d’y tendre. J’ai eu la chance extraordinaire d’assister a l’une de ses créations dans son atelier, oh bien sûr pas longtemps, mais c’était déjà beaucoup pour moi. Jacques peignait comme on joue du piano! D’une main sure et habile il posait sur la toile ces couleurs si chatoyantes qui me faisaient penser à un musicien qui  n’a pour but que de sublimer l’oeuvre dont il en a la responsabilité. Mais lui était un véritable créateur, moi je ne suis qu’un interprète.

Un jour de juillet 99, je suis allé a la galerie que tenait sa fille Géraldine, un tableau de Jacques m’a séduit. Je lui ai demande son prix, elle me renvoyât à l’atelier de son père en me disant qu’elle n’en connaissait pas la valeur … j’ai fait semblant de la croire….
Sur la pointe des pieds je me suis risqué à entrer dans l’atelier du créateur. Il m’y accueillît avec ce sourire généreux que seuls sa famille et ses amis intîmes lui connaissaient. Je me suis aventuré à lui demander le prix de l’œuvre dont j’étais tombé amoureux, il me répondit qu’elle n’avait pas de prix… et que c’est pour cela qu’elle me revenait de droit, car entre artistes il était hors de question d’aligner quelque chiffre que ce soit. Il m’a dit: « tu l’aimes? » et d’une voix presque inaudible, car impressionné, je lui répondit que oui.
 Je suis reparti avec cette œuvre « un Bouquet » sous le bras, fier comme Artaban, car Jaques m’avait donné bien plus qu’une partie de lui, il m’avait donné sa confiance et c’est alors que je commençais à realiser le chemin qui me restait à parcourir pour devenir comme lui.
Je pourrais aisément écrire des pages et encore des pages sur cette relation qui nous unissait, même au delà de la mort.
Je ne suis pas sûr que ses enfants et son épouse savent précisément ce que je ressens pour cet homme d’exception, mais ils le découvriront un peu grâce à ces quelques lignes.
Je reprends donc le flambeau de Jacques avec ses deux mots magiques qui me suivent a jamais… Harmonie et Élévation, et ces mots ne m’appartiennent pas, ni a Jacques d’ailleurs, ils appartiennent a l’humanité toute entière. Nous n’en sommes que les témoins, et je suis fier d’être l’un d’entre eux grâce à mon ami qui sut m’ouvrir les yeux sur le beau.

L’hommage rendu à Jacques avec cette expo-concert commencera évidemment sur la Fantaisie K.397 de Mozart qu’il affectionnait tant. J’ai tenu à ce que mes amies Laurence Malherbe et Liza Kerob interviennent également pour les raisons que j’ai évoquées plus haut, mais pas uniquement. J’ai un profond respect et  une très grande admiration pour ces magnifiques Artistes, là aussi une histoire unique nous lient elles et moi.

Je souhaite rendre un hommage à Jacques avec des Artistes qui sont d’une humanité indéniable, comme l’était le peintre, et dont la sensibilite n’a d’égale que leur grandeur d’âme. Imaginez toutes ces couleurs qui vont s’entremêler!  
Merci Jacques, Merci.

Programme:

Mozart Fantaisie K.397: (Didier Castell-Jacomin en solo)
Intro: Photo de l’artiste dans l’atelier puis fondu enchaîné après quelques mesures sur…
– Chemin de Provence
– Après l’orage

Sonate piano-Violon avec Liza Kerok Mozart K.304
1er mouvement:
– la mare, Jersey
– lac où mon ame tremble
– etang de Monet, Giverny
– amandiers

2ème mouvement de la sonate K.304
– Bouquet de roses
– bouquet
– grand bouquet aux soleils
– grande composition florale
– bouquet tons mauves

Pian- chant avec Laurence
Die Krahe (schubert)
– le torrent gele

Der Nussbaum (Schumann)
– maison marais poitevin
– c’est un trou de verdure

Aus den Habraischen gesangen (Schumann)
– au milieu coule une riviere
– Bouquet aux anemones

Liebst du um Schonheit (Schumann)
– Coquelicots de provence

Le trouvere Verdi (stride la vampa)
– la maison aux genets, provence
– la voute

Piano seul Chopin Mazurka op.24 n.1
– Amandiers en fleurs
– mas provencal sous la neige

Cecile Chaminade (etude de concert « Automne » op.35 n.2
– Jardins du chateau de Beauregard
– Riviere
– riviere d’automne
– St Paul de Vence
– arbre jaune sous la neige

Schubert (Klavierstucke op. posthume D.946 n.2)
– maison de Monet, Giverny
– feuilles mortes
– portail au bout du parc
– neige col de Vence
– fondu enchainé avec photo de l’artiste accoudé sur son tableau

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