La délégation Nord des Oublié-e-s de la mémoire s’est installée en ville

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Les Oublié-e-s de la mémoire est une association mémorielle nationale qui œuvre à la connaissance de la déportation pour motif d’homosexualité et sa reconnaissance en France et au-delà. La seule délégation présente dans les Hauts-de-France était celle de Picardie. Dorénavant, le Nord a sa propre délégation, et elle se trouve à Maubeuge.

Pas sûr que l’association Les Oublié-e-s de la mémoire parle à tout le monde. Pourtant, cette association gagne à être connue pour son lourd travail de reconnaissance de la déportation au motif d’homosexualité. Un travail de longue haleine auquel avait déjà été sensibilisé David Deleye, vice-président du Fil, l’association maubeugeoise qui lutte contre les discriminations, dont l’homophobie. C’était en 2008, pour le 50e anniversaire de la déportation, «  je travaillais alors sur une exposition, qui allait se tenir à la Maison folie, sur les différentes déportations, dont celle liée à l’homosexualité  ». Un travail mené en lien avec la Fondation pour la mémoire de la déportation et Les Oublié-e-s de la mémoire, dont le siège est parisien. «  J’ai pu constater à quel point les recherches historiques qu’elles menaient étaient précises. Elles m’ont beaucoup appris et à l’époque, je m’en suis servi  ». Une précision qui se retrouve jusque dans l’exposition Déportation au motif d’homosexualité qui tourne actuellement dans les grosses médiathèques du secteur (Maubeuge, Louvroil, Jeumont), et dont les panneaux proviennent de cette association. « Ils sont incroyablement bien faits, et particulièrement riches en explications », explique aujourd’hui David Deleye.

Un local dans celui du fil

De fait, quand l’association Les Oublié-e-s de la mémoire s’est posée la question d’étendre un peu plus sa toile, et de créer une délégation nordiste, l’association Le Fil via la voix de son président, Richard Meunier, s’est empressé de lui proposer de la loger dans son local de la rue du Commerce. C’est presque tout aussi naturellement que David Deleye a été choisi pour en être le représentant non seulement sur le territoire, dans tout le département. Essentiellement une présence aux «  cérémonies mémorielles et patriotiques », qu’il n’assumera pas seul, puisqu’il sera accompagné d’un porte-drapeau. «  Une des conditions à la création d’une délégation  », explique-t-il.

Arthur Lecohier, jeune service civique au Fil, a bien voulu endosser ce rôle. À 21 ans, membre de l’ANACRE (Association nationale des anciens combattants de la résistance), Arthur apprend aujourd’hui les us et coutume des portes-drapeaux. À cette différence près que son drapeau à lui sera orné des triangles rose et noir, relatif aux déportés homosexuels. «  C’est très codifié, précise-t-il. C’est une aussi une lourde responsabilité  ».

À terme, cette délégation aura à charger de faire tourner plus encore l’exposition Déportation au motif d’homosexualité, et de la proposer en location à des villes, et des structures. Mais aussi de mener un travail sur les discriminations. Le rapprochement avec le Fil devrait pouvoir lui faciliter les choses.

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