Roger-Luc Chayer
Depuis quelques jours au Québec, plusieurs commerçants font circuler l’idée de se regrouper au sein d’un mouvement de désobéissance civile face aux décrets sanitaires tant du Québec que d’Ottawa, ils sont essentiellement des restaurateurs et représentants de commerces de grande surface comme les quincailleries, etc.
Selon leur théorie, ils souhaiteraient ne plus respecter les limites de clients ou les vérifications du passeport vaccinal, laisser entrer tout le monde dans les restaurants à pleine capacité, tout en gardant certaines autres règles comme le port du masque lors des déplacements intérieurs, mais essentiellement, ils souhaiteraient ne plus respecter les règles qui limitent leurs revenus et leurs activités économiques.
Pour le moment, les gouvernements ne se sont pas encore prononcés sur ce qui pourrait être interprété comme une menace, mais avant d’agir, ces personnes auraient intérêt à connaître les conséquences de leurs décisions tant pour elles, pour leurs employés, pour leurs clients et pour la société en général.
Si les décrets actuels sont mis en place tant par les villes, le Gouvernement du Québec ou celui du Canada, c’est pour nous aider collectivement à affronter une crise sanitaire unique dans notre histoire et à nous permettre, à terme, de reprendre le contrôle de la situation et de nos vies. Le fait de faire cavalier seul comme commerçant, en violant la loi, ne rend certainement pas service à la collectivité.
Par exemple, imaginons une éclosion de Delta au Restaurant « Untel », qui aurait comme conséquence d’infecter 3 clients sur place et deux employés qui, à leur tour, infecteraient leurs familles, leurs amis et d’autres personnes dans la société pour culminer avec 300 cas dont 25 morts et de nombreuses personnes handicapées à vie. Voilà la conséquence potentielle d’une désobéissance d’un seul établissement. Imaginons si des dizaines, voire des centaines de commerces décidaient de suivre le mouvement…
Il y aurait aussi les conséquences financières. Le fait de ne pas respecter les consignes sanitaires permettrait aux autorités policières ou aux inspecteurs de la CNESST d’émettre des amendes salées et pourrait aussi mener certains patrons à la prison! Les employés qui accepteraient de travailler pour un commerce qui ne respecte pas la loi pourraient aussi être soumis à des amendes qui pourraient avoir de lourdes conséquences dans leur vie.
Voilà pourquoi la très vaste majorité des commerces touchés par le confinement lié à la pandémie ou par un changement de mœurs temporaire des clients doivent continuer à respecter ce qu’on leur demande de faire tout en recevant un soutien financier évidemment pour les aider à passer au travers de l’orage viral. Et c’est collectivement que nous ressortirons de cette situation, comme « une sorte de grand peuple« , comme disait René-Lévesque!