La Nudité dans la Grèce Antique vouée à l’Adoration du corps masculin

Soldats Grèce antique

Roger-Luc Chayer (Image: Wikimedia)

La beauté est quelque chose de très subjectif, et tous les goûts sont dans la nature, que ce soit dans la Grèce antique ou aujourd’hui. Toutefois, dans la Grèce antique, la nudité masculine était encouragée et élevée au rang d’adoration du corps masculin. Mais pourquoi ?

Le corps de l’homme est son temple

Selon Wikipédia, la notion de « nu héroïque » est appliquée par les archéologues et les historiens de l’art, dans ses représentations les plus anciennes, exclusivement à l’art grec. Elle s’étend ensuite à l’art hellénistique et à l’art romain. Cette notion distingue le héros de l’humain ordinaire : les dieux peuvent être représentés nus, mais leurs sculptures possèdent des attributs spécifiques.

Dans l’Antiquité grecque, selon Bernard Holtzmann, la nudité est perçue comme un costume qui place le sujet dans un état de surréalité, divine ou héroïque, surtout pour les personnages honorés ou défunts. Le nu héroïque permet de représenter les figures sculptées à une échelle plus grande que nature, alors que les mortels ordinaires sont souvent représentés à l’échelle naturelle dans l’art grec.

Dans la peinture sur vase, le vase François montre Achille, nu et héroïque, parmi ses compagnons en tenue militaire. En effet, pour un Grec, la mort au combat est la plus belle des morts, faisant du soldat un héros. On distingue ainsi deux types de héros : ceux de l’épopée – dont Achille – et les simples soldats morts au combat.

Urne funéraire

(Image: bas relief. Urne funéraire – Athène)

Le nu olympique

Dans la Grèce antique, l’olympisme était aussi une occasion de valoriser le corps masculin en faisant concourir les athlètes nus, non seulement pour montrer leurs prouesses physiques, mais aussi pour exposer leur force musculaire.

Selon le Département de philosophie et d’éthique appliquée de l’Université de Sherbrooke, « On ignore souvent que les premiers athlètes de la Grèce ancienne (des deux sexes) rivalisaient entre eux dans la nudité la plus complète. Plusieurs raisons pourraient être évoquées pour expliquer ce fait historique. Les Grecs exaltaient la beauté du corps et ils avaient une autre conception de la pudeur que la nôtre. Un fait reste, la pratique de s’entraîner nu était répandue dans toute la Grèce ancienne depuis les origines, et cela valait pour l’ensemble des sportifs, du plus jeune âge à l’âge le plus avancé. Une chose semble être claire cependant, les Grecs insistaient sur l’intégrité des athlètes et cherchaient à éliminer toute forme de tricherie. Se dénuder pour l’épreuve était une pratique réglée et une façon, parmi plusieurs autres, de garantir l’équité entre eux. Au moins en ce qui concerne les équipements, ils partaient tous sur un pied d’égalité. Par exemple, la course se faisait pieds nus et les lutteurs combattaient sans tunique.« 

Poterie - scène de gymnase

(Image: bas relief. Urne funéraire – Athène)

Les anciens Grecs avaient l’habitude de créer des œuvres d’art pour immortaliser les gestes du quotidien ou rendre hommage aux héros et demi-dieux défunts. Gravures, bas-reliefs, poteries et mosaïques montraient souvent ces scènes avec des hommes de tous âges, nus et en action. Heureusement, de nombreux artefacts ont survécu aux quatre derniers millénaires, pour le plaisir de notre culture et de nos yeux !

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