
Dans les années 1960, le Canada traquait les homosexuels avec la «fruit machine»
Selon: Slate.fr – Vous avez peut-être déjà entendu le terme «gaydar». Contraction des mots «gay» et «radar», il désigne une prétendue capacité intuitive à détecter l’orientation sexuelle des autres. À entendre celles et ceux qui s’en croient dotés, il suffirait d’une démarche, d’une tenue ou même d’un regard pour identifier les homosexuels à même la rue…
La science, qui s’est penchée sur le sujet, invite à se méfier de tels comportements qui se nourrissent essentiellement de préjugés et excluent le vaste spectre d’identités sexuelles qui existent par le monde. Pourtant, au beau milieu du XXe siècle, le gouvernement canadien a investi l’équivalent de 80.000 dollars dans la confection d’un gaydar électronique. Son but: identifier les homosexuels actifs au sein de l’armée et des services publics afin de les mettre à la porte.
Alcooliques, conjoints infidèles et homosexuels sont ciblés, car on imagine qu’il s’agit de personnalités plus malléables –et donc plus aisément corruptibles. À l’époque, l’opinion publique se méfie de la communauté gay. «Je pense qu’ils devraient être enfermés», assène une résidente de Vancouver en 1959.
Similaire à un détecteur de mensonges, ressemblant vaguement à une chaise de dentiste pourvue d’un écran, ce dispositif capte les réponses instinctives des sujets –diamètre des pupilles, transpiration, fréquence cardiaque– lorsqu’on les confronte à des images explicites, comme des unes de magazines gays. On pense que la dilatation des pupilles face à des contenus ouvertement homoérotiques équivaut à un aveu.
Jugé peu fiable, le dispositif est mis au placard en 1967 et condamné à l’oubli. Jusqu’à ce jour de novembre 2017 où le Premier ministre canadien, Justin Trudeau, a admis la responsabilité de l’État dans cette «purge gay» et promis 145 millions de dollars d’indemnisation aux victimes. Les historiens estiment que plus de 30.000 dossiers sur les personnes LGBT+ ont été ouverts entre 1950 et 1990. Ce, même si l’homosexualité était dépénalisée au Canada depuis 1969.
Afrique du Sud: Muhsin Hendricks, le “premier imam ouvertement gay” au monde, froidement assassiné
Selon: Courrier International – Muhsin Hendricks, imam militant de longue date en faveur des droits homosexuels, s’apprêtait à célébrer un mariage entre deux femmes samedi 15 février. Un tueur l’a abattu à bout portant. Les faits se sont passés vers 10 heures du matin, samedi 15 février, précise The Citizen qui a mis en ligne une vidéo de l’assassinat. Muhsin Hendricks et son chauffeur se trouvaient à bord d’une voiture Volkswagen dorée lorsqu’un pick-up Hilux leur a bloqué la route, a détaillé Sandra Janse van Rensburg, porte-parole de la police du Cap-Oriental. Un suspect cagoulé en est sorti et a tiré à bout portant sur l’imam. À cette heure, a affirmé Sandra Janse van Rensburg au Citizen, “le motif du meurtre est inconnu”. Premier imam au monde à se déclarer homosexuel en 1996, “Muhsin Hendricks travaillait depuis longtemps avec des communautés interconfessionnelles dans le monde entier”, écrit News24.