LE VILAIN PETIT CANARD

Photo stationnement Ville de Montréal

Roger-Luc Chayer

Il y a quelques jours, m’étant stationné devant un immeuble où je devais seulement entrer et sortir pour prendre le courrier d’un ami à l’extérieur du pays, je remarque derrière moi un agent de stationnement pour la Ville de Montréal qui donne des contraventions à d’autres voitures stationnées. Tout bonne-ment, je vais le voir pour lui demander l’autorisation de faire vite pour prendre le courrier et il me répond: « c’est votre décision Monsieur ».  Je lui redemande, surpris de sa réponse, si je pouvais juste entrer et sortir moins de 30 secondes, il répète: « c’est votre choix, je ne peux répondre ni oui ni non ». Je lui ai mentionné que j’avais beaucoup de respect pour sa profession, mais que ce genre de réponse n’est pas appropriée quand on vit en société. Je décide donc de déplacer mon véhicule et quand je reviens, je décide de lui parler puisqu’il était encore là. Pendant 20 minutes on a discuté. Je lui ai dit que durant toute ma vie de Montréalais quand je demandais à un policier ou à un agent de stationnement si je pouvais faire une entrée rapide, la réponse a toujours été positive, parce que les gens aiment qu’on les respecte, qu’on leur demande une permission. C’était la première fois que je croisais un agent de stationnement aussi peu enclin à se faire respecter. Il m’a répondu qu’il ne pouvait pas donner une telle autorisation, parce qu’il n’avait pas le droit de le faire, mais qu’il ne m’aurait pas donné de contravention. Encore plus surpris et le reconnaissant, je lui ai dit que son raisonnement était faux. Par exemple, si je me stationnais pour réanimer une personne évanouie sur le trottoir, allait-il me donner une contravention? Pas de réponse.

C’est là que j’ai décidé de lui dire la vérité, parce que je venais de le reconnaître, c’était l’infâme agent de la mort, qui inonde le Village de contraventions depuis quelques années, parfois sans raison ou illégalement. Je lui ai dit: « vous savez pourquoi tout le monde dans le Village vous déteste, vous personnel-lement? C’est parce que vous donnez des contraventions à des livreurs, à 11h15, malgré que les livraisons sont autorisées jusqu’à midi ». Il me répond qu’il fait ça parce qu’il faut une plaque commerciale F pour pouvoir utiliser ces espace. Faux! Que je lui réponds en lui disant que par sa faute, lors d’une livraison du magazine, j’avais été obligé d’aller au Tribunal contester sa contravention et que le juge avait demandé à la Couronne de lui indiquer où dans la loi il était mention d’une plaque F? Le juge a ajouté que je pouvais livrer en bateau à voiles si je voulais, mais seulement si je pouvais justifier de mon statut de livreur. Au Registre des entreprises, Gay Globe est aussi enregistré comme outil de livraison, le juge était furieux que la Couronne n’ait pas annulé ma contravention avant.

J’ai aussi ajouté à l’agent que son habitude de se cacher coin Champlain et Ste-Catherine pour mettre à l’amende les clients du bistro La Mie Matinale qui ne font qu’aller se chercher un café, ou les clients du bureau de poste qui ne font que mettre une enveloppe dans la boite, que son comportement était ignoble. Et enfin, je lui ai rappelé la fois où le parcomètre ne fonctionnait pas l’été passé et qu’on lui a demandé s’il allait nous mettre à l’amende, sa réponse avait été « c’est votre choix de stationner ou pas, même si vous avez payé pour rien ». Plutôt que de téléphoner à ses supérieurs pour les informer que l’appareil ne marchait pas, il attendait tout simplement qu’on laisse notre voiture pour lui coller une contravention. Je lui ai rappelé qu’il avait le droit d’utiliser son jugement à l’occasion. Et il est parti, pour continuer à piéger les gens!

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