
Par: Edward Sanger
Photo: Lessoeurs.org (Site de Paris)
Pour riposter entre autres contre les propos d’Anita Bryan, le machisme caricatural, la droite chrétienne et l’homophobie, un groupe militant LGBTQ+ se lève pour défendre les plus faibles. En s’inspirant du catholicisme romain, les Sœurs de la Perpétuelle Indulgence sont nées.
Le 15 avril 1979, à San Francisco, Les Sœurs de la Perpétuelle Indulgence sont créées pour défendre les droits humains. Ce groupe de bénévoles compte des membres de divers genres et de sexualités. Aucunement rattachées à un mouvement religieux, les fondatrices, dont Sœur Missionary Position ou Sœur Vicious (Kenneth Brunch), ont formé ce groupe pour défendre de nobles causes.
L’accompagnement des personnes atteintes du Sida, la lutte pour le droit à l’avortement, la prévention de la santé sexuelle par la distribution de condoms dans les rues et la riposte face aux normes sociales de l’épo-que sont quelques-unes de leurs causes. L’origine de ce groupe est quelques amis de longue date qui ont revêtu des vêtements de nonnes lors d’un dimanche de Pâques pour aller se promener dans les quartiers gays de San Francisco, notamment les quartiers de Castro et Lands End, emplacements d’une plage nudiste pour hommes. À l’hiver 1979, le nom des Sœurs de la Perpétuelle Indulgence fut adopté.
En 1982, grâce à la collaboration de l’artiste Gary Ostrom, un guide sur la santé sexuelle fait par des hommes pour des hommes apparait sous le nom de Jouer franc jeu! Les symptômes décrits dans le prospectus seront les premiers pas dans la longue lutte face au Sida. En 1987, elles « exorcisent » le Pape Jean-Paul II, à San Francisco, lors de sa visite aux États-Unis pour ses démons de l’homo-phobie. Vers 1989-1990, le groupe s’élargit à travers l’Europe via Sœur Mary-Anna Lingus, venue d’Australie, pour fonder son propre couvent à Londres. C’est en juin 1991, que le couvent de Paris voit le jour. Les Soeurs ont également canonisé (nommé saint) un leader des droits homosexuels, Harvey Milk, assassiné en 1978. Parmi les premiers membres, on peut compter Sœur Mysteria of the Broken Hymen, la toute première femme de l’ordre. Ainsi que la première personne de couleur: Sœur Freida People. Activistes acharnées pour aider les personnes dans le besoin, c’est dans le communautaire, l’éducation sexuelle et les collectes de fonds qu’on retrouve ces personnages avec une détermination sans limite.
Toujours en activité, ce groupe non-religieux pour la défense des droits pour tous, s’est propagé aux 4 coins du globe (comme en Ukraine, en Belgique, en République Tchèque, en Suisse, en Uruguay…) pour répandre la joie et expier la culpabilité stigmatisante.
C’est avec de l’audace de la folitude et de la prévention, que ce groupe, qui compte plus de 800 sœurs, lutte contre les injustices et ose parler tout haut avec courage et déter-mination.
« Et tant qu’il faudra de la Joie pour effacer les peines, tant que nos Amours ne seront pas reconnues, tant que le Sida ne sera pas vaincu, nous sommes et resteront un Ordre Pauvre, Agnostique et Dérisoire de Folles Radicales au service de toutes, de tous et des autres ! »