Les sports Une affaire de chromosomes?

Déterminer le sexe d’une personne n’est pas facile tant les facteurs, génétiques et psychologiques, à prendre en compte sont nombreux.

Comment différencie-t-on le sexe d’un enfant à la naissance ? Les «désordres de la différenciation sexuelle», DDS comme on dit dans le jargon médical, sont plus fréquents qu’on l’imagine. On estime que, chaque année en France, un enfant sur 4 500 présente ce type de troubles qui, il faut le souligner, ne sont pas mortels. Il est rare en France que les médecins ou les parents ne s’en aperçoivent pas rapidement.

Dans ce cas, ils se manifestent à la puberté. Selon le Dr Claire Fékété, chirurgien pédiatre à l’hôpital Necker et professeur à l’université Paris-V, il existe près d’une cinquantaine de formes d’anomalies, ce qui rend la question extrêmement complexe. En effet, la différenciation homme-femme ne porte pas seulement sur la paire des chromosomes sexuels (XX chez la femme et XY chez l’homme).

Elle peut aussi dépendre du dysfonctionnement d’un gène. «Un garçon peut avoir les deux chromosomes XX mais il peut lui manquer des gènes de masculinisation», explique le Dr Fékété. Les troubles varient d’un hémisphère à l’autre. Ainsi la présence simultanée d’un ovaire et d’un testicule (ovotestis ou vrai hermaphrodisme) est fréquente chez les populations bantoues, sans qu’on sache pourquoi. Les DDS peuvent maintenant être repérés au stade de l’embryon par échographie et diagnostiqués plus précisément grâce à un prélèvement du liquide amniotique.

“De toutes les aberrations sexuelles, la pire est la chasteté.”
(Anatole France)

Pourquoi y a-t-il souvent des doutes sur le véritable sexe des athlètes féminines ? Le cas de Caster Semenya n’est pas le premier. Il y a eu le même type d’interrogations, récemment, avec l’Indienne Santhi Soundarajan. Le phénomène s’explique par le fait que des femmes XY peuvent avoir des caractères masculins qui leur permettent de dépasser leurs adversaires qui en sont dépourvues.

Que risque Semenya ? La fédération internationale (IAAF) a diligenté un test de féminité. Un examen long et complexe puisque, depuis 1999, le test de salive, jugé peu fiable, a été abandonné. Des experts gynécologiques et des psychologues vont donc examiner Caster Semenya pour rendre leur verdict d’ici deux à trois semaines. Mais l’IAAF a annoncé jeudi que la Sud-Africaine ne perdrait pas automatiquement son titre si elle s’avérait être un homme. «D’un point de vue légal, si on découvre que vous êtes d’un sexe différent que celui déclaré, ce n’est pas tricher», a justifié le porte-parole Nick Davies.

(e-Illico) Attentats aux Outgames 2009
Trois bombes, un athlète blessé et beaucoup de spectateurs sous le choc : tel est le bilan des attaques homophobes qui se sont déroulées mardi à Copenhague, durant les OutGames. Vendredi déjà, la journée d’ouverture de ces jeux avait été marquée par une agression… Si on ne déplore heureusement pas d’autre victime de ces attaques, nombre de spectateurs et de participants aux jeux ont été choqués par leur violence aveugle : une des bombes a en effet explosé à quelques mètres de l’endroit où dormait un enfant quelques instants plus tôt.

Un homme de 31 ans, qui tentait de s’enfuir, a été arrêté par des coureurs du Sparta Athletes Club qui l’on remis à la police danoise. Des témoins l’auraient vu en train d’envoyer les bombes. Selon les médias locaux, son sac contenait une demi-douzaine d’autres engins explosifs. L’homme s’est défendu d’avoir voulu agresser des homosexuels et a prétendu avoir jeté les bombes contre un mur. Le commissaire chargé de l’enquête ne semble pas croire ces dénégations.