
Chad G. Peters
L’histoire du retrait de l’homosexualité des maladies mentales au Canada est une évolution significative de la perception et de la compréhension de l’orientation sexuelle. Cette transformation a été le résultat de luttes sociales, de progrès médicaux et d’avancées législatives.
- Les débuts du 20e siècle : Au début du 20e siècle, l’homosexualité était largement considérée comme une maladie mentale dans le monde occidental, y compris au Canada. Les médecins et les psychiatres utilisaient le terme « inversion sexuelle » pour décrire l’homosexualité, la considérant comme un trouble à guérir.
- Les années 1950 et 1960 : Les années 1950 et 1960 ont marqué le début d’une évolution dans la perception de l’homosexualité. La montée du mouvement des droits civils et des mouvements sociaux a conduit à une remise en question des normes sociales établies. Au Canada, le contexte était en train de changer, mais l’homosexualité était toujours considérée comme une infraction criminelle. L’article 147 du Code criminel canadien interdisait les activités homosexuelles.
- L’activisme naissant : Au cours des années 1960, les premiers groupes de défense des droits des homosexuels ont commencé à se former au Canada. L’un des premiers groupes à voir le jour était l’Association pour les droits des gais et lesbiennes de Toronto, créée en 1969. Ces groupes ont joué un rôle essentiel dans la sensibilisation du public à la discrimination subie par les personnes LGBTQ+ et dans la lutte pour l’égalité.
- La déclassification de l’homosexualité comme maladie mentale : Un tournant majeur dans l’histoire de l’homosexualité au Canada a été la déclassification de l’homosexualité en tant que maladie mentale. En 1973, l’Association psychiatrique canadienne a retiré l’homosexualité de sa liste de troubles mentaux. Cette décision a été influencée par le mouvement des droits des homosexuels et par les progrès dans la compréhension de l’orientation sexuelle.
- L’abolition des lois anti-homosexuelles : L’année 1969 a également marqué la fin de la criminalisation de l’homosexualité au Canada. Le gouvernement fédéral a modifié le Code criminel pour abolir les lois qui pénalisaient les relations homosexuelles entre adultes consentants. Cette étape a été une victoire majeure pour les militants LGBTQ+.
- Les années 1980 et 1990 : Les années 1980 ont été marquées par l’émergence de l’épidémie de VIH/sida, qui a touché durement la communauté LGBTQ+. Cependant, cette période a également vu une plus grande visibilité et une mobilisation accrue pour les droits des personnes homosexuelles. Des organisations telles que Égale Canada ont été fondées pour défendre l’égalité des droits.
- L’adoption de lois anti-discrimination : Au cours des années 1990 et 2000, plusieurs provinces canadiennes ont adopté des lois anti-discrimination visant à protéger les personnes LGBTQ+ contre la discrimination en matière d’emploi, de logement et de services publics. L’une des étapes les plus importantes a été l’adoption de la Loi canadienne sur les droits de la personne en 1996, qui interdit la discrimination fondée sur l’orientation sexuelle à l’échelle nationale.
- Le mariage pour tous : L’une des étapes les plus marquantes de l’histoire de l’homosexualité au Canada a été l’adoption du mariage pour tous. En 2005, le Canada est devenu l’un des premiers pays au monde à légaliser le mariage entre personnes de même sexe à l’échelle nationale. Cette avancée a été précédée par la légalisation du mariage homosexuel dans certaines provinces canadiennes dès les années 2000.
- L’évolution de l’opinion publique : Au fil des décennies, l’opinion publique au Canada a évolué de manière significative en faveur des droits des personnes LGBTQ+. Les sondages montrent un soutien croissant au mariage pour tous, à l’adoption par les couples de même sexe et à l’égalité des droits en général.
- Les défis persistants : Malgré les progrès accomplis, il reste encore des défis à relever pour la communauté LGBTQ+ au Canada. Les taux de discrimination, de harcèlement et de violence demeurent préoccupants, en particulier pour les personnes transgenres et les personnes de couleur. Les efforts pour sensibiliser le public, promouvoir l’inclusion et lutter contre la discrimination continuent.