Roger-Luc Chayer
Dans le cadre de mes fonctions pour le Magazine Gay Globe, je publie souvent sur nos pages Facebook et Twitter des photos de l’état de la situation dans Montréal, et on me questionne tout aussi souvent sur la pertinence de ce qu’on me dit être des «promenades en violation avec l’ordre de confinement». Réglons les choses immédiatement. Le 25 mars dernier, le Gouvernement du Québec décrétait que les médias d’information étaient des services prioritaires exclus de l’ordre de confinement. Cela signifie donc que les journalistes ont le droit à la libre circulation, et c’est d’une extrême importance de bien le comprendre. À quoi ça sert un journaliste en temps de crise sanitaire?
Les journalistes ont le devoir d’informer la population de façon démocratique tant en ce qui concerne les mesures d’urgence que sur ce que certains élus voudraient cacher à la population confinée.
Ce sont les journalistes qui ont découvert le sort de nombreux résidents dans les CHSLD laissés à l’abandon par les gestionnaires et ce sont aussi les journalistes qui assistent aux conférences de presse des élus pour transmettre l’information plus que prioritaire à la population. Mais les journalistes ont aussi le devoir de publier ce qui se fait dans leur dos, par exemple, l’état lamentable d’abandon dans lequel se retrouve Montréal. Sur les photos plus haut, la rue Ste-Catherine Est qui est devenue une poubelle à ciel ouvert, un trottoir avec la «garnotte de l’hiver dernier» et une des poubelles bien remplies du centre-ville que les cols bleus refusent de vider. La Mairesse Valérie Plante et le conseiller d’arrondissement (Village) Robert Beaudry ne voudraient jamais que la population enfermée puisse voir cela, et c’est grâce justement aux journalistes et à la libre circulation garantie par les autorités que ces horreurs deviennent publiques. Voilà pourquoi je circule!