
Roger-Luc Chayer (Photo: Gay Globe)
Suite à un texte récent présentant le Groupe Gay Globe Média, publié à la fois sur notre site Web et sur les réseaux sociaux, j’ai reçu de nombreuses questions de lecteurs qui se demandaient si, à la lumière de ce texte, je n’étais pas devenu un militant quelque peu extrémiste des causes LGBTQ+. Il est important de noter que cette perspective ne reflète pas ma position.
Depuis mai 1993, je pratique un journalisme qui est précisément à l’opposé du militantisme, car je crois que le militantisme ne permet pas de respecter les principes de l’éthique journalistique. Au cours de ces années, j’ai couvert un grand nombre d’articles, totalisant plus de 10 200 selon le dernier décompte. J’ai toujours abordé les nouvelles, qu’elles concernent les communautés LGBTQ+ ou tout autre sujet, de manière juste, raisonnable et neutre. La neutralité, bien qu’elle puisse parfois être éditoriale, ouvrant ainsi la porte à l’expression d’opinions, demeure le fondement de ma pratique journalistique.
À mon avis, le militantisme, bien qu’il puisse être nécessaire dans certaines sphères de la société, s’oppose précisément au journalisme. Le militantisme revendique des droits, pose des demandes spécifiques et n’est nullement tenu à la neutralité, encore moins à la pluralité.
Depuis 1993, je traite l’actualité dans le but d’informer le public, y compris sur les revendications des mouvements militants. Ces militants peuvent appartenir à diverses sphères, qu’elles soient communautaires, sociales ou politiques, et cela englobe de nombreux groupes de pression. Il est de la responsabilité des journalistes de les comprendre et d’expliquer leurs actions au public. C’est là le rôle fondamental des journalistes, même si parfois des interrogations peuvent surgir concernant certains d’entre eux qui semblent avoir négligé de consulter leur code de déontologie depuis un certain temps. Comme dans tout domaine, il y a des individus peu scrupuleux qui, malgré leurs obligations déontologiques, agissent de manière à promouvoir une cause au détriment des normes éthiques.
Même si nous accordons une importance particulière aux nouvelles liées aux communautés LGBTQ+, elles sont toujours traitées de manière professionnelle et éthique. Le journaliste agit comme un contrepoids au pouvoir en place, et c’est précisément ce que je fais avec le Groupe Gay Globe. C’est également dans cet esprit que je conseille et guide ceux qui écrivent pour Gay Globe. Qu’il s’agisse de contributeurs, de collaborateurs, de chroniqueurs ou de stagiaires, les normes éditoriales sont les mêmes pour tous.
En résumé, non, je ne suis pas un militant, mais un journaliste engagé dans la mission d’informer le public de manière équilibrée, éthique et impartiale.