Roger-Luc Chayer (Image: généré par IA / Gay Globe)
Depuis près de 50 ans, le VIH circule sous différentes formes dans le monde et continue de muter malgré les importantes avancées de la recherche médicale. Lors de son apparition en Occident, le VIH évoluait rapidement en sida, et en l’absence de médicaments ciblant le virus, les personnes infectées décédaient rapidement des suites de nombreuses maladies opportunistes et de complications inhabituelles.
La recherche médicale a accompli de grands progrès, en particulier grâce aux fonds gouvernementaux et au soutien de grandes fondations, comme celle de Bill Gates. Ces soutiens ont permis le développement d’antirétroviraux pour prolonger la vie des patients, en passant par la trithérapie, ce cocktail de médicaments permettant de mieux contrôler la prolifération du virus, jusqu’aux toutes dernières avancées, comme la PrEP injectable et les traitements injectables de longue durée.
Les personnes LGBTQ+ de plus de 40 ans sont pleinement conscientes des ravages qu’a causés cette maladie dans le passé, tant au sein de la communauté qu’auprès de la société en général. On estime même qu’à une certaine époque, près de 30 % des hommes homosexuels en sont décédés.
Selon ChatGPT, les hommes homosexuels ont occupé une grande variété de métiers et professions à travers les époques, contribuant de manière significative dans de nombreux domaines. Dans les arts et la culture, ils ont souvent marqué le monde en tant qu’artistes, peintres, sculpteurs, photographes, designers graphiques, écrivains, poètes et dramaturges.
Ils ont également fait carrière comme chorégraphes, danseurs, acteurs, metteurs en scène, musiciens, compositeurs et chanteurs, tout en tenant des rôles influents de directeurs artistiques. Dans les médias et le divertissement, plusieurs se sont illustrés en tant que journalistes, animateurs de radio et télévision, réalisateurs de cinéma et de télévision, producteurs, scénaristes et photographes de mode. Dans le milieu académique et de la recherche, certains sont devenus professeurs, chercheurs, historiens, archivistes et bibliothécaires, où ils ont souvent mis en lumière des perspectives uniques dans les sciences sociales, l’histoire et les lettres.
Les métiers de la santé ont aussi été des domaines d’engagement, avec des rôles de médecins, psychologues, infirmiers et travailleurs sociaux, notamment pour leurs contributions dans la lutte contre le VIH/sida et dans le soutien aux communautés LGBTQ+. Enfin, dans les secteurs de la mode, de la publicité, des relations publiques, ainsi que dans les affaires et le monde des affaires, les hommes homosexuels ont également laissé une empreinte durable.
Le drame des plus jeunes
Malheureusement, de nombreux jeunes homosexuels de moins de 35 ans ont grandi avec la présence de traitements contre le VIH. Avec les avancées médicales récentes, beaucoup croient, en toute bonne foi, que le VIH n’est plus une maladie mortelle et qu’il se traite de façon similaire, ou presque, à la plupart des autres infections transmissibles sexuellement.
Cela se reflète bien sur les réseaux sociaux, sur les applications de rencontres comme Gay411 ou Grindr, et dans les lieux de rencontre pour hommes gais. Le VIH y est rarement évoqué, la peur s’est estompée, et les comportements sexuels témoignent d’une certaine insouciance : le condom est souvent délaissé, le chemsex s’intègre parfois aux relations sexuelles, et les dépistages sont négligés. Nombre de ces jeunes sont persuadés que le VIH ne représente plus un danger mortel. Pourtant, le virus continue de progresser et de muter, infectant toujours plus de personnes, et pas seulement dans les pays moins développés.
La mortalité du SIDA dans le monde en 2024
L’ONUSIDA, une organisation des Nations-Unies, souligne que les décès liés au sida pourraient diminuer considérablement si les ressources étaient renforcées et si les droits humains étaient protégés. En Europe, des régions comme l’Europe de l’Est et l’Asie centrale voient une augmentation des nouvelles infections, ce qui complique davantage les efforts de lutte contre le VIH/sida dans cette région. En France, en Belgique et en Allemagne, le VIH continue d’infecter de plus en plus de personnes.
Canada: Selon santé Canada, on estime que 1 848 nouvelles infections au VIH sont survenues au pays en 2022, soit une augmentation de 15 % par rapport à l’estimation de 2020 (1 610). Chaque jour, 5 personnes ont été infectées. Les nouvelles infections au VIH surviennent plus fréquemment chez certaines populations (pour ne pas dire chez les hommes homosexuels ou bisexuels) que dans la population générale.
Selon l’institut national de santé publique du Québec, après une baisse des cas entre 2019 et 2021 liée à la pandémie de COVID-19, le nombre de cas a augmenté entre 2021 et 2022. Au total, 917 cas ont été enregistrés et en 2024, l’alerte a été lancée par plusieurs spécialistes du domaine de la santé sur la forte progression de la maladie. On estime que 62 790 personnes vivaient avec le VIH au Canada à la fin de 2020 et que 103 décès ont été attribués au VIH.
L’importance de l’information
Actuellement, le VIH continue de se propager et de causer des décès, principalement au sein des communautés LGBTQ+. Il est impératif d’en parler, même si les gouvernements n’en font pas suffisamment. En 2024, le VIH reste une cause de mortalité évitable, touchant des jeunes dont les vies auraient pu être sauvées par une meilleure sensibilisation à la situation. La prévention demeure le meilleur moyen de sauver des vies. L’utilisation du préservatif constitue une barrière extrêmement efficace contre le virus, et la prophylaxie pré-exposition (PrEP) permet de prévenir environ 93 % des infections. L’association du préservatif et de la PrEP peut sauver des vies et offrir un avenir meilleur aux jeunes de nos pays.