Sida : l’Afrique du Sud rend les antirétroviraux gratuits

Pourquoidocteur.fr

Le programme de lutte contre le VIH sud-africain prend un coup de jeune. Le dépistage est désormais universel et les antirétroviraux gratuits pour toute personne testée positive.

L’Afrique du Sud déclare la guerre au sida. 19 % de sa population est infectée par le VIH. Un programme de prise en charge universel voit le jour pour repérer tout malade. Le gouvernement a en effet annoncé ce 2 septembre la mise en place du dépistage universel. Toute personne testée positive sera systématiquement traitée. Le pays espère ainsi doubler le nombre de personnes sous médicaments antirétroviraux.

Des stocks limités

Interrompre la transmission du VIH : voilà ce que vise le gouvernement sud-africain. D’après son porte-parole, Joe Maila, le pays serait capable de prendre 10 ans d’avance sur les objectifs de l’ONUSIDA grâce à ce plan. S’il est correctement suivi, 90 % des personnes vivant avec le VIH auront connaissance de leur statut sérologique d’ici 2020. 90 % d’entre elles seront sous traitement antirétroviral. Dans l’hypothèse où l’accès aux médicaments soit assuré, 90 % de ces patients auront une charge virale indétectable.

L’effort à consentir sera massif. C’est justement ce qui pousse les associations à se montrer prudentes. « Nous soutenons la modification de l’éligibilité aux antirétroviraux, mais nous avons de sérieuses réserves sur la capacité des antennes provinciales du système de santé publique à mettre en œuvre efficacement ces recommandations », tempère Treatment Action Campaign. Les ruptures de stocks sont au cœur des inquiétudes de cette association.

Conscient de ces difficultés, le gouvernement améliore la visibilité des stocks. Grâce à une application sur téléphone, tout patient pourrait visualiser la disponibilité des médicaments et signaler une pénurie.

En ligne avec les recommandations

Le poids du VIH est considérable en Afrique du Sud : 7 millions de personnes vivent avec le virus, et 180 000 meurent chaque année. Une bonne prise en charge devrait relever l’espérance de vie à 70 ans contre 63 aujourd’hui, selon le gouvernement du pays. Les travailleurs du sexe seront eux aussi mieux pris en charge : une prophylaxie pré-exposition (PrEP) leur sera proposée.

Ce programme améliore considérablement la reconnaissance de l’épidémie de VIH en Afrique du Sud. Le pays bénéficiait bien d’un programme de traitement gratuit, dans les centres de santé publics. Mais pour les trois millions de patients séropositifs qui s’y approvisionnaient, l’accès au traitement était inégal. Il était réservé aux personnes dont le nombre de lymphocytes T CD4+ se situait sous le seuil de 500 copies par ml de sang. Avec ce nouveau programme, le pays se met donc en accord avec les recommandations internationales. Reste à savoir s’il parviendra à maintenir le cap.

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