
Roger-Luc Chayer (Image: IA / Gay Globe)
La guerre économique menée par Donald Trump contre l’économie mondiale et les minorités, notamment les LGBTQ+, vient de prendre un nouveau tournant — le centième en quelques semaines —, preuve que le président des États-Unis souffre manifestement de troubles mentaux.
Hier, le 26 mars 2025, il a annoncé par surprise et sans le moindre avertissement son intention de faire s’effondrer l’industrie automobile internationale en imposant un tarif de 25 % sur toutes les voitures importées aux États-Unis. Qu’elles viennent du Mexique, du Canada, de la Chine ou de l’Europe, les manufacturiers devront payer jusqu’à 25 % de plus sur la valeur de leurs véhicules. Selon Donald Trump, la seule solution serait de relocaliser toutes les usines mondiales aux États-Unis afin d’éviter ces tarifs — rien de moins.
Les États-Unis et le Canada ont un pacte sur l’automobile et, malgré cette entente historique datant de plus de 70 ans, rien n’y fait. Trump n’a de respect ni pour ses engagements internationaux, ni pour l’honneur et la réputation de son pays.
Contre-tarifs internationaux et boycott
Dans la même lancée, Donald Trump a déclaré que si le Canada et l’Union européenne répliquaient avec des contre-tarifs, il augmenterait de nouveau ceux des États-Unis. Jusqu’où cela mènera-t-il ? Nul ne le sait !
L’une des solutions serait d’imposer nos propres tarifs sur les véhicules américains entrant dans nos pays. La balance commerciale dans le secteur automobile est largement en faveur des États-Unis à l’échelle mondiale, et le fait de pénaliser les manufacturiers américains pourrait coûter très cher aux entreprises ainsi qu’aux Américains. Toutefois, même si l’idée est tentante, l’industrie automobile américaine est fortement imbriquée avec celle du Canada. Sanctionner notre voisin du sud pourrait donc avoir des répercussions négatives sur notre propre économie.
Il en va de même pour une campagne internationale de boycottage sans ajout de contre-tarifs. Une telle initiative couperait l’herbe sous le pied du président américain, qui ne pourrait alors justifier de nouveaux tarifs. Cela reste toutefois à voir, car tout évolue si rapidement avec lui… Quoi qu’il en soit, le fait de ne plus acheter de véhicules américains pourrait porter un coup sévère à son industrie, et c’est face au peuple américain qu’il devrait alors répondre de ses actes.
Le boycottage international des biens tarifés a déjà fait ses preuves dans le secteur alimentaire. Au Canada, plus de 70 % des produits américains offerts en épicerie ne se vendent pas. Les Canadiens se tournent activement vers des produits provenant de nombreux autres pays en réponse à la guerre tarifaire de Trump. Ça fonctionne, et ça fait mal !
Un grand producteur maraîcher de Floride déclarait cette semaine en entrevue à ABC News qu’il devra probablement détruire toute sa récolte, faute de commandes. Les autres pays refusent également d’acheter ses produits, en solidarité avec le Canada et en protestation contre la guerre commerciale que le dictateur états-unien livre au monde.
Et si l’on permettait l’entrée des voitures électriques chinoises au Canada ?
Une autre solution, très audacieuse, serait de permettre l’entrée des voitures électriques chinoises au Canada. Ces véhicules, comme ceux de BYD, sont techniquement supérieurs à ce qui se fait aux États-Unis, y compris Tesla.
On se souvient que, lors de jours meilleurs avec notre voisin du Sud, et afin de protéger son industrie automobile fortement imbriquée dans celle du Canada, le gouvernement canadien avait imposé des tarifs de 100 % sur les voitures chinoises. À l’époque, un véhicule électrique de haut calibre coûtait environ 10 000 $ canadiens. L’application d’une telle taxe rendait donc ces voitures hors de prix.
En riposte aux tarifs canadiens, la Chine a imposé la semaine dernière des contre-tarifs sur le porc, l’huile de canola et d’autres produits canadiens, ce qui risque de nuire à notre propre industrie alimentaire.
Pourquoi, alors, ne pas revoir notre relation économique avec la Chine ? Pourquoi continuer à essayer de protéger l’industrie automobile américaine si nous nous faisons pénaliser pour rien ?
Un dialogue entre le Canada, l’Europe et la Chine pourrait permettre l’annulation du tarif de 100 % sur les voitures chinoises, favoriser l’arrivée sur le marché canadien de véhicules électriques très compétitifs, répondre aux objectifs d’électrification de nombreuses provinces et exercer une pression intenable sur les États-Unis.
Cette mesure permettrait également d’exiger de la Chine qu’elle implante ses usines au Canada pour les voitures destinées au marché canadien, compensant ainsi la perte d’emplois liée aux usines actuelles.
Enfin, la Chine pourrait aussi annuler ses tarifs sur les produits canadiens et inaugurer une nouvelle ère de collaboration économique entre les deux pays — et pourquoi pas avec l’Europe ?
Retour de balancier pour Trump
En cette période de guerre économique mondiale, lancée par Donald Trump sans la moindre raison et sous de faux prétextes tels que les frontières et le fentanyl, tous les coups sont permis. L’objectif est de protéger nos économies du mieux possible et d’ouvrir de nouvelles opportunités économiques. Le Premier ministre du Québec, François Legault, affirmait qu’il s’agissait d’une porte de sortie essentielle, tandis que le Premier ministre du Canada, Mark Carney, soulignait que le pays soutiendrait toute initiative permettant de soutenir les industries canadiennes et de développer de nouveaux marchés.
Une stratégie internationale concertée pourrait être tellement dévastatrice pour les États-Unis que le président Trump et son Congrès pourraient ne pas survivre aux prochaines élections législatives, dans moins d’un an et 10 mois. D’ici là, le monde aura certainement changé, pour le mieux et pour de bon !
PUBLICITÉ