UN CONSEIL QUI NE SE PRESSE PAS

Roger-Luc Chayer

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Les Québécois connaissent plus ou moins le Conseil de Presse du Québec et plusieurs croient, à tort, qu’il s’agit d’un tribunal qui juge et rend des condamnations contre les médias et les journalistes. Or, cela est faux.

Le CPQ se présente ainsi sur son site Internet: « Le Conseil agit comme tribunal d’honneur de la presse québécoise tant écrite qu’électronique, il émet également des avis sur diverses questions ou pratiques en lien avec sa mission. En aucune façon, le Conseil ne peut être assimilé à un tribunal civil, il ne possède aucun pouvoir judiciaire, réglementaire, législatif ou coercitif ; il n’impose aucune autre sanction que morale. »

Le problème avec cette organisation est qu’elle n’est pas représentative de l’ensemble des médias et des journalistes québécois. Elle ne représente que ceux qui en sont membres et même si on n’adhère pas à son fonctionnement ou à sa représentativité, le CPQ peut rendre des décisions contre tout le monde sur la base de critères qui n’appartiennent qu’à l’organisation.

Par exemple, depuis plus de 30 ans, je demande au Conseil de permettre à des médias issus des communautés LGBT ou à des journalistes ouvertement membres des LGBT de siéger sur les comités des plaintes et d’appels si ce n’est pour toutes les plaintes, que ça soit au moins sur les questions qui touchent les communautés LGBT. Mais depuis 30 ans, on ne nous répond pas et pire, on ne donne même pas suite à nos suggestions.

La question de la représentativité n’est pas que pour les communautés LGBT. Pendant plusieurs années, les médias du groupe Québecor ne reconnaissaient pas le Conseil de Presse comme une organisation légitime et, en 2018, Québecor poursuivait même le Conseil devant les tribunaux. Le Journal La Presse rapportait ainsi la situation: «Dans une demande d’injonction déposée mercredi à la Cour supérieure, le Journal de Montréal, le Journal de Québec, 24 heures et Groupe TVA réclament 200 000 $ en dommages au tribunal d’honneur de la presse québécoise pour atteinte à la réputation, selon le Journal de Montréal. Le Conseil de presse n’est « ni un tribunal ni un comité déontologique en vertu de la loi», font valoir les médias de Québecor qui ne sont plus membres de l’organisme depuis des années. » Malgré nos recherches, nous n’avons pas été en mesure de trouver le jugement final de l’affaire.

Dans un communiqué de presse qui citait le journal Le Devoir datant de 2012, on mentionnait: « Après Québecor, voilà que The Gazette menace de se retirer du Conseil de presse du Québec. Le quotidien anglophone proteste contre le désir du Conseil d’obliger les entreprises de presse à se soumettre au tribunal d’honneur de la profession et contre son appui à la création d’un titre de journaliste professionnel, révèle Le Devoir. »

Malgré les protestations de plusieurs médias et de journalistes, le CPQ continue à rendre des décisions qui ne sont pas représentatives des médias visés. Quant aux règles déontologiques utilisées par le Groupe Gay Globe, publiées au https://gayglobe.net/deontologie, elles se basent sur la déontologie de la Fédération professionnelle des Journalistes du Québec et sont les seules reconnues par notre groupe média.

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