VACCIN CONTRE LE HPV

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Le vaccin contre le papillomavirus est disponible en France depuis 6 ans. Indiqué chez la jeune fille, à partir de 9 ans, il permet de protéger contre ce virus favorisant notamment la survenue d’un cancer du col de l’utérus.
Mais il pourrait aussi s’avérer utile chez le garçon dans une autre forme de cancer, celui de l’oropharynx. Le vaccin HPV est encore peu autorisé dans ce sens.

Sur le plan économique, il y a pourtant un réel intérêt à vacciner les garçons. Des chercheurs du Princess Margaret Cancer Centre (Toronto, Canada) ont modélisé l’impact d’un remboursement de cet acte préventif. Sur une population de 192 000 garçons de 12 ans, il permettrait d’économiser 8 à 28 millions de dollars canadiens (5,9 à 20,9 millions d’euros), expliquent-ils dans la revue Cancer.

Il existe une controverse sur les effets secondaires du vaccin qu’il faut
connaître

Les cancers oro-pharyngés représentent 78 % des cancers associés au papillomavirus. C’est la progression de ces derniers cancers qui a encouragé 5 pays – la Suisse début mars, mais aussi l’Autriche, l’Australie, les États-Unis – à recommander la vaccination HPV aux garçons. Le Canada, où a été réalisée l’étude, a également franchi le pas.

Les chercheurs ont utilisé une cohorte théorique de 192 940 garçons, âgés de 12 ans en 2012.

Leur modèle statistique révèle qu’avec une couverture vaccinale de 70 %, et un vaccin efficace à 99 %, la vaccination permettrait une économie de 145 dollars canadiens par individu (108 euros). La fourchette basse – avec une couverture de 50 % et une efficacité de 50 % – table sur une économie de 42 dollars (31 euros) par personne. Élargis à la cohorte, les économies varient entre 8 et 28 millions de dollars. S’y ajoute, selon les chercheurs, l’effet de protection de masse induit par la vaccination des filles. En effet, des études ont démontré qu’elle permettait de réduire l’incidence des verrues génitales (condylomes) chez les hommes, y compris homosexuels.

«Dans l’idée que le vaccin marche aussi chez le garçon, on a les éléments. Dans l’idée que ça puisse être coût efficace, il n’y a pas beaucoup de doute, estime Robert Cohen. Le prix affiché sur la boîte n’a rien à voir avec le prix réel pour la santé publique. Pour cela, il faut des taux de couverture conséquents, qui dépassent 60 %.» Recommandée dans 5 pays, la vaccination masculine contre le papillomavirus reste controversée.

Aucun des États concernés ne rembourse le vaccin, ni ne l’inclut dans les programmes de vaccination nationaux. «Au début, on voulait être sûr que ce vaccin était efficace. Les premières démonstrations ont été de prévenir l’infection à HPV… Aujourd’hui, la preuve de prévention du cancer n’est pas là, puisqu’il faut attendre 25 ans.» C’est pourquoi la protection contre les cancers oropharyngés n’a pas encore été démontrée.

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