1995- ACCM – SIDA Bénévoles Montréal Comment faire disparaître une piastre

Dans l’article précédent sur le Bad Boy Club Montréal, on a démontré sans l’ombre d’un doute, que les sommes amassées étaient loin d’aller aux sidéens. En effet, suite à l’étude du rapport annuel, il a été démontré que seulement 30% de chaque dollar servait aux dons. Un des organismes choyé dans ces dons est le Aids Community Care Montreal (ACCM) ou SIDA Bénévoles Montréal, présidé par monsieur Lynn PERKINS, qui reçoit plus de 50% de la part du gâteau. Lors de notre étude, il a été encore une fois démontré que cet organisme n’utilise pas les sommes reçues de façon convenable et en voici les principales raisons.

L’avis de notre expert sur les états financiers

Comme pour le dossier du BBCM, RG a fait appel aux services d’un expert comptable reconnu de l’Ordre des Comptables Agréés du Québec et voici un résumé de ses conclusions suite à l’étude approfondie des états financiers de l’ACCM, rédigés en anglais uniquement:<<…D’ABORD, IL FAUT SAVOIR QUE LE COMPTABLE DE L’ACCM, monsieur MICHEL BENOIT, N’EST PAS ENREGISTRÉ COMME PRATICIEN DE LA COMPTABILITÉ PUBLIQUE, AVEC LA COUVERTURE D’UNE ASSURANCE RESPONSABILITÉ PROFESSIONNELLE, IL EST UN EMPLOYÉ DE LA VILLE DE MONTRÉAL. Il devient par la force des choses complice de la direction en cas de poursuite, d’enquête ou autre. Il risque d’être accusé d’avoir contribué à induire le public en erreur (l’accusation la plus grave pour un comptable agréé). Au sujet de la mention ERRATUM, il y a des règles prescrites d’information additionnelle à produire dans un tel cas, l’utilisation actuelle de ce terme fait très amateur. En conclusions, comme nous nous retrouvons avec des états financiers qui ont l’allure d’états financiers vérifiés, mais qui n’en sont pas vraiment, il y a tout lieu de présumer compte tenu de l’importance des transactions de l’organisme, que plusieurs faiblesses existent dans le contrôle interne. Un mandat de vérification par un expert-comptable accrédité aurait pour conséquence de faire ressortir ces faiblesses…>

Où est l’argent des sidéens?

Il est plutôt rare qu’un organisme offrant des services aux sidéens puisse se payer des certificats à terme rapportant des intérêts. En principe, les sommes recueillies doivent toutes être consacrées à l’aide directe aux malades, comme le mentionne la charte de l’ACCM. Rien que pour l’année 1993, ACCM-SIDA Bénévoles Montréal avait placé 90,000$ en certificats bancaires rapportant 3,551$ en intérêts. Cet argent qui aurait du, en principe, être consacré aux services aux sidéens est donc bloqué dans des certificats et a sûrement pour unique but d’assurer le salaire du président pour une longue période…

Un ratio des plus inacceptables

Dans les états financiers de l’ACCM obtenus par RG, on y constate que pour un budget annuel de 287,557$ moins de 22% (64,177$) vont aux services à la clientèle. Le reste soit 223,380$ vont aux salaires, avantages marginaux et frais administratifs divers de l’ACCM.

CONTRIBUTION BIDON AUX MEDICAMENTS

Dans une lettre datée du 5 mai 1995 et adressée au Ministre de la santé Jean Rochon, le CPAVIH, organisme représentant les personnes atteintes du VIH au Québec, parlant entre autres au nom de l’ACCM-SIDA Bénévoles Montreal disait ceci: <<…le CPAVIH vous écrivait dernièrement afin de manifester son inquiétude face à l’accessibilité des médicaments-SIDA et plus particulièrement, l’échec auquel font face les fonds de dépannage-médicaments…>> Ce que souhaitait exprimer le président du CPAVIH, monsieur Carl BOUSQUET, c’est que les organismes comme l’ACCM ne pouvaient plus augmenter leur part au fonds de dépannage-médicaments. La réalité est toutefois bien différente et le ministre aurait avantage à consulter les états financiers avant de verser plus d’argent comme demandé car il y constaterait que pour toute l’année 1994, l’ACCM-SIDA Bénévoles Montreal n’aura versée que la somme ridicule de 214$ au fonds. Elle n’aura donc versée que 0.07% de son budget annuel et si ce n’est pas une honte, c’est un scandale pour les malades!

L’ACCM annonce aussi dans ses états financiers un programme de zoothérapie bénéficiant à 322 personnes. Après vérification auprès d’une source sure, RG a appris qu’en réalité le chiffre est grossièrement exagéré et que seulement une trentaire de personnes par mois se présenteraient aux scéances. On estimerait plutot qu’un maximum de 150 personnes participeraient au programme et sur ce nombre, une dizaine de personnes seraient vraiment séropositives. En entrevue, la vétérinaire du programme nous informe qu’elle est effectivement payée, qu’il y a contrat avec l’ACCM même si ce n’est pas au tarif régulier.

Conclusions, un tableau révélateur

Grâce à l’étude des états financiers des deux organismes amasseurs de fonds pour le SIDA que sont le Bad Boy Club Montréal et le Aids Community Care Montreal (ACCM)-SIDA Bénévoles Montréal, on doit conclure qu’une infime partie des sommes vont véritablement aux malades. Voici un tableau éloquent sur la destination de l’argent des donateurs, acheteurs de billets pour les danses et commanditaires.

Pour chaque $ versé au BBCM:

0.35$ est versé à l’ACCM-SIDA Bénévoles Montréal

Une fois les salaires et autres frais administratifs de l’ACCM payés,

0.07$ soit 7 cents seront disponibles aux malades

à la condition que l’ACCM ne le convertisse pas en certificats de dépôts bancaires ce qui réduirait encore plus le total.

Un dollar versé au BBCM et à l’ACCM ne vaut actuellement que 7 cents pour les malades. Puisqu’aucune loi n’interdit un tel résultat auprès des organismes sans but lucratif, il ne faudra compter que sur le jugement de l’opinion publique pour mettre un terme à de telles gestions.

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