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En Chine, être homosexuel est encore mal accepté. Même si gays et lesbiennes ne sont plus considérés comme des malades mentaux par la loi, il existe toujours des cliniques qui offrent leurs services pour les « soigner », souvent à coups d’électrochocs. Ce jeudi 31 juillet s’est ouvert le premier procès contre une telle clinique.
Avec notre correspondante à Pékin, Heike Schmidt.
Le procès brise un tabou : c’est bien la première fois qu’une clinique qui offre des « thérapies pour guérir l’homosexualité » doit répondre à la justice. Et cela à la grande satisfaction des homosexuels, comme Zhang Xiaolong, militant d’une ONG à Pékin : « Ce procès est important. Cela va attirer l’attention des médias et aider à améliorer la législation pour protéger les homosexuels. Beaucoup de gens considèrent toujours l’homosexualité comme une maladie mentale. Durant la thérapie, des homosexuels subissent des électrochocs pour guérir. Mais cela ne marchera pas. [Pourtant] de nombreux homosexuels se rendent de leur propre gré à l’hôpital pour se faire soigner. Moi, j’en connais beaucoup. »
Mais le plus souvent, ce sont les parents qui envoient leurs enfants homosexuels dans les cliniques de « guérison » : « Souvent, quand les parents apprennent que leurs enfants aiment les personnes du même sexe, poursuit Zhang Xiaolong, la première chose qu’ils pensent est que leurs enfants ont un problème mental. Nous, on dit aux homosexuels qu’il s’agit d’une tendance sexuelle normale, on leur apprend à accepter leur homosexualité. »
Depuis dix ans, l’homosexualité n’est plus considérée comme une maladie en Chine. Mais les cliniques pour homosexuels sont bien la preuve que la discrimination existe toujours.