COURRIER DES LECTEURS Gay Globe Magazine #118

Dans l’édition antérieure de Gay Globe Magazine #117, nous vous présentions un article sur un imbroglio au sein des artistes drag queens et vous présentions deux positions quant à la présence nouvelle de femmes dans cette forme d’art. Suite à notre dossier,  Mado Lamotte, personnalité connue et leader dans le domaine, a souhaité commenter et apporter un complément d’information à notre dossier. Voici donc son commentaire intégral, dont nous la remercions.
(Roger-Luc Chayer, éditeur)

Roger-Luc, Je dois t’avouer qu’au début j’étais sceptique et je ne suis pas toujours convaincu à 100% mais j’ai aussi la même réaction face à certaines drags queens. Dans notre métier ce n’est vraiment pas l’habit qui fait la drag queen mais le talent. Au niveau du confort, je n’ai aucun malaise avec les femmes drags queens mais je suis plus critique. Pour réussir à me charmer, elles doivent réussir à me faire oublier la femme derrière le personnage, comme une bonne drag queen réussit à nous faire oublier l’homme pour devenir l’artiste qui s’exécute sur scène. L’important pour l’homme ou femme drag queen c’est le jeu et la performance. Quand t’es hot sur scène, homme ou femme t’es hot!

Quant à ceux qui trouvent l’expérience moins drôle, je les comprends tout à fait, la nouveauté et le changement ne s’apprivoisent pas du jour au lendemain. Et c’est certain que quand d’emblée à son entrée sur scène on reconnaît la femme derrière le personnage la surprise est moins grande que lorsqu’un homme arrive à créer l’illusion d’être une vraie femme. Par contre, il y a de la place pour les femmes drags queens sur nos scènes, surtout en comédie. Mado n’a jamais prétendu vouloir ressembler à une femme, elle est plus dans le domaine du clown, ce que je fais c’est de la comédie, de l’humour irrévérencieux. Moi j’ai pour mon dire,  qu’on soit un homme ou une femme, il y aura toujours de la place pour l’excentricité et l’extravagance sur nos scènes.
(Mado Lamotte, Montréal)

En voyant votre couverture sur le Prince Harry, sur le coup, comme souverainiste, je n’étais pas content, me disant que la famille Royale ne méritait pas tant de visibilité, mais j’avoue qu’en y repensant bien, je remarque la grande importance du geste qu’il a posé pour le VIH et je suis conscient que peu importe qu’on aime ou pas la personne, le politicien ou la monarchie, si ces personnes se compromettent pour nous aider, c’est positif…
(Julien V., Montréal)

Comme vous le savez sûrement Julien, Gay Globe traite la politique mais ne fait pas de politique. Quiconque trouve sa place sur une de nos couvertures y est pour une raison. Je trouve quand même sympathique votre ouverture d’esprit.
(Roger-Luc Chayer, éditeur)

Je suis très triste pour ne pas dire fâchée de voir les photos du Village en page 5 de votre dernière édition. Il faut avoir vu le Village dans les années 80 pour comprendre qu’il s’y passe un drame et que le maire Denis Coderre NE VEUT absolument rien faire. Pourquoi est-ce qu’il laisse ainsi? Qu’est-ce qu’il a contre le Village lui qui y est justement maire? Il n’a pas d’orgueil?
(Marjo L., Laval)

Sur votre dernière remarque je dois arriver à la même conclusion que vous. Accepter d’être maire du Village gai de Montréal et de ne rien tenter pour le sauver, c’est manquer de fierté et d’intérêt. Le drame est qu’il reçoit certainement un salaire pour le diriger comme élu. Nous devrions peut-être exiger un remboursement?
(Roger-Luc Chayer, éditeur)

Votre texte sur David Hamilton a suscité chez moi beaucoup d’émotions car j’ai toujours aimé cet artiste et j’aurais aimé qu’il se défende, plutôt que de mourir en laissant de telles rumeurs sur ses comportements. In memoriam…
(Félix D, Pierrefonds)

Depuis le suicide de M. Hamilton, drôlement, tout le monde se tait, les victimes prétendues ne disent plus rien. Comme je le disais dans mon article, le poids de la mort de cet artiste doit être très lourd sur la conscience des accusatrices…
(Roger-Luc Chayer, éditeur)