
Par AFP
« Nous mettons à votre disposition une combinaison de plantes d’origine végétale qui annule la sérologie VIH, la rendant négative », vantent plusieurs publications qui partagent une photo d’un bidon rempli d’un liquide rougeâtre.
Sur l’étiquette qui y est apposée, un « cabinet de soins » qui promet « la santé grâce aux plantes » garantit un « traitement définitif en un mois » du VIH/sida. « Guérison totale » assurée, affirment les internautes partageant cette publication. Sur le bidon figure également un numéro WhatsApp précédé de l’extension du Bénin (+229). Ces publications ont été partagées près de 500 fois depuis mi-janvier au Bénin et en Côte d’Ivoire.
Attention cependant: « il n’existe pas à ce jour de remède pour le VIH », a rappelé à l’AFP le 20 mai le docteur Fodé Simaga, directeur des sciences, systèmes et services du programme des Nations Unies luttant contre la pandémie de VIH/sida, Onusida.
Pas de remède, et pas de vaccin non plus pour l’instant permettant de se protéger de cette maladie, comme l’écrit l’Organisation mondiale de la santé (OMS) dans sa foire aux questions consacrée à ce sujet.
« Mais il existe des traitements efficaces qui, s’ils sont pris tôt et de manière régulière, peuvent permettre de vivre longtemps et en bonne santé », reprend Fodé Simaga. Les personnes vivant avec le VIH peuvent en effet être soignées grâce à des médicaments antirétroviraux (ARV), comme l’explique l’OMS sur son site.
« Ils agissent contre l’infection par le VIH en bloquant la reproduction du virus dans l’organisme », détaille Fodé Simaga, d’Onusida. « Lorsqu’une personne vivant avec le VIH suit un traitement antirétroviral efficace, elle n’est plus infectieuse. » C’est ce qu’on appelle la charge virale indétectable, comme le rappelle Onusida.
Au 30 juin 2021, 28 millions de personnes séropositives suivaient une thérapie antirétrovirale à travers le monde, selon Onusida. L’année précédente, 37 millions de personnes vivaient avec le VIH et 680 000 personnes sont décédées du sida (syndrome d’immunodéficience acquise, qui décrit les stades les plus avancés de l’infection par le VIH).
Que faire alors en cas de doute? « Se faire tester », a répondu à l’AFP Charlotte Sector, porte-parole d’Onusida, le 20 mai. « Cela ne prend pas plus de deux minutes et dans certains endroits, vous pouvez acheter un auto-test VIH », poursuit-t-elle; « en cas de résultat positif, il faut aller consulter son prestataire de soins de santé afin d’obtenir une confirmation et un traitement approprié ».
Ces tests détectent les anticorps produits par le système immunitaire en réaction à l’infection au VIH, une méthode « bien plus simple et moins chère que celle consistant à chercher à détecter le virus directement », précise la porte-parole; « pour la plupart des gens, ils se développent en l’espace d’un mois ».
Le VIH peut se transmettre à travers quatre modes de contamination: les rapports sexuels non protégés, la transfusion de sang contaminé, le partage de matériel d’injection, chirurgical ou d’autres instruments pointus, et la transmission de la mère à l’enfant, comme le rappelle l’OMS.