Arnaud Pontin (Photo: Wikipédia)
Edgar Fruitier, c’était un personnage marquant du Québec, une voix qu’on n’oublie pas et un passionné des arts. Né à Montréal le 6 mai 1930, il a grandi dans une famille modeste où la musique et la culture occupaient une grande place. Ses parents, qui adoraient la musique classique, lui ont transmis cet amour dès son jeune âge, un amour qui l’a suivi toute sa vie.
Au départ, Edgar s’est tourné vers le théâtre. Il a commencé dans des petites troupes locales, et là, il a découvert son talent pour jouer la comédie et captiver les gens. Il aimait se plonger dans les grands textes classiques et donnait toujours tout ce qu’il avait sur scène. Ça l’a mené à rejoindre le Théâtre du Nouveau Monde, où il s’est fait un nom en jouant des rôles marquants dans des pièces de Molière ou Shakespeare.
Mais ce n’est pas seulement sur les planches qu’Edgar s’est démarqué. C’est à la télé et à la radio qu’il est vraiment devenu connu du grand public. Dans les années 1960, il était une voix qu’on entendait partout, surtout sur Radio-Canada. Il animait des émissions où il partageait sa passion pour la musique classique avec une simplicité et une chaleur qui touchaient tout le monde. Il avait ce don rare de rendre les choses complexes intéressantes et accessibles. Quand il parlait d’un compositeur ou d’une œuvre, on avait envie d’en savoir plus, comme si on écoutait un bon conteur.
Edgar a aussi marqué les esprits comme doubleur. Sa voix, tellement distinctive, a donné vie à plein de personnages dans des films et des séries. Il a notamment travaillé sur des classiques de Disney, et sa manière de rendre les personnages vivants a laissé une empreinte chez les enfants et les parents. Il était fier de son travail dans le doublage, où il pouvait mettre toute son énergie et son amour des mots.
Ce qu’il aimait par-dessus tout, c’était partager sa passion pour les arts. Pour Edgar, la culture, ce n’était pas juste des spectacles ou des livres; c’était une manière de rapprocher les gens. Il adorait transmettre ses connaissances, que ce soit dans une salle de classe, à la radio, ou dans des discussions informelles. Il collectionnait aussi des enregistrements rares et des partitions qu’il considérait comme des trésors, qu’il voulait léguer aux générations futures.
Malheureusement, la vie d’Edgar n’a pas été sans nuages. Sa carrière a été éclipsée à un moment par des accusations judiciaires qui ont fait beaucoup parler. Ces controverses ont terni son image, mais elles n’ont pas complètement effacé le respect qu’il avait gagné pour son apport au monde des arts. Malgré tout, il a continué à partager sa passion et à célébrer ce qu’il aimait, avec une certaine résilience.
Au fil des ans, Edgar a été honoré pour tout ce qu’il a fait pour la culture québécoise. Il avait ce talent pour inspirer les autres et pour rendre les arts vivants, accessibles à tout le monde. Ceux qui l’ont connu ou qui ont suivi sa carrière se souviendront toujours de lui comme d’un homme passionné et généreux, qui croyait profondément au pouvoir de la beauté et des détails.
En 2013, lorsqu’il apprit la sortie d’un CD de musique de chambre mettant en vedette Roger-Luc Chayer et le Quintette National, produit par le label Disques A Tempo, une division du Groupe Gay Globe, Edgar Fruitier fut informé que les stations de musique classique ne diffusaient pas l’album, en raison de certaines pratiques discutables du milieu radiophonique – et n’en disons pas davantage. Souhaitant remédier à cette situation, Monsieur Fruitier choisit de présenter le CD sur les ondes de Radio-Canada en conclusion de son émission. Ce fut un clin d’œil chaleureux qu’il fit à Roger-Luc Chayer, corniste et chef d’orchestre, qui venait alors de produire 4 000 exemplaires de divers enregistrements.
Edgar Fruitier, atteint de la maladie d’Alzheimer depuis plusieurs années, est décédé d’un arrêt cardiaque à la fin novembre de cette année.