Par CBC News
Deux élèves transgenres de 15 ans qui étudient au secondaire à Toronto ont soumis une plainte au Tribunal des droits de la personne en raison des changements apportés au curriculum d’éducation sexuelle par le gouvernement de Doug Ford. Ryan et Noah, tous deux âgés de 15 ans, dont le nom de famille n’a pas été fourni à CBC Toronto dans le but de protéger leur vie privée, veulent que le programme d’éducation sexuelle créé en 2015 par le Parti libéral soit celui enseigné, et non pas celui créé par le Parti progressiste-conservateur avant la rentrée de septembre 2018.
Les deux élèves ont porté plainte séparément. Ils réclament 15 000 $ en dommages liés au changement de curriculum. Ils sont tous deux nés avec le sexe féminin mais s’identifient en tant qu’hommes. Andrea Luey, avocate pour Justice for Children and Youth (justice pour les enfants et les jeunes), une clinique juridique à Toronto, a soumis les deux plaintes vendredi. « Ryan et Noah ont soumis une plainte au Tribunal des droits de la personne parce qu’ils souffrent et vont continuer de souffrir en raison du changement de curriculum », a-t-elle déclaré en entrevue lundi.
Dans les documents soumis, les plaignants affirment que le nouveau curriculum « créé un environnement d’apprentissage qui permet le biais, les préjugés et l’intolérance » qui contribuera à ce que l’environnement scolaire devienne hostile pour tous les élèves. Les 15 000 dollars réclamés sont en raison de perte de dignité et de souffrances causées par le changement de programme.
Les deux élèves affirment être transgenre depuis leurs années à l’école élémentaire. Tous deux ont commencé leurs études secondaires en tant qu’hommes et non en tant qu’étudiants transgenre.
Selon les documents déposés au tribunal, « (…) le ministère a complètement ou substantiellement éliminé le contenu du programme d’études élémentaires concernant les identités gaies, lesbiennes, bisexuelles, transgenres, homosexuelles, et bispirituelles ». De plus, le nouveau curriculum « exclut des attentes d’apprentissage obligatoires tout contenu concernant l’identité de genre, l’expression de genre, l’orientation sexuelle, les familles homosexuelles, le consentement, les handicaps invisibles, le VIH et les conséquences de la stigmatisation du VIH et la sécurité sur Internet », selon les plaignants.
Selon eux, ces changements mettent les étudiants transgenres à risque.