ÊTRE HYPERSENSIBLE AUJOURD’HUI

Pierre Salducci

On parle de plus en plus d’hypersensibilité aujourd’hui. De nombreux livres évoquent le sujet, des sites Internet en parlent, des coachs se sont spécialisés dans ce domaine, des associations se sont formées. Il faut dire que le phénomène pourrait toucher jusqu’à 20% de la population, homme et femmes confondus. Car les hypersensibles sont indispensables à la survie de l’humanité et au développement de nos sociétés. Ils sont comme des garde-fous, des lanceurs d’alerte, des protecteurs bienveillants, des visionnaires, et l’espèce humaine a besoin d’eux pour aller de l’avant.

Longtemps incomprise, souvent dépréciée, parfois dénigrée, l’hypersensibilité existe depuis la nuit des temps et a pris différents noms et différentes formes à travers les siècles. Les Grecs l’associaient à une humeur mélancolique, le moyen-âge y voyait tous les attributs de la sorcière, les premiers scientifiques l’ont considérée comme un trouble nerveux, par la suite on a eu tendance à utiliser simplement l’expression « écorchés vif ».

Aujourd’hui, on pense que l’origine de l’hypersensibilité se trouverait plutôt du côté de facteurs morphologiques et qu’elle aurait beaucoup à voir avec les capteurs sensoriels de l’organisme et une meilleure utilisation du cerveau. Présentés parfois comme des super-héros, des surdoués, des hyperactifs, des hyperémotifs ou des hauts potentiels, les hypersensibles sont généralement plus intuitifs, plus créatifs, plus empathiques que les autres, mais aussi plus irritables et plus vulnérables aux agressions extérieures.

Si l’hypersensibilité chez les femmes a facilement été admise et reconnue, on commence à peine en revanche à évoquer et à observer celle des hommes. Parmi eux, on compte de nombreux homosexuels dont plusieurs célèbres comme Marcel Proust, qui en est l’incarnation suprême. Dans le cas de gays hypersensibles, on parle alors d’un double coming out.

Les hypersensibles ont souvent tendance à être confondus avec des personnes qui souffrent de troubles psychologiques comme les bipolaires, les dépressifs ou les personnalités borderline, pourtant il ne s’agit en rien d’une maladie et l’hypersensibilité ne se soigne pas. Tout au contraire, c’est plutôt une chance et un cadeau.

En revanche, il faut apprendre à vivre avec et ne pas se laisser déborder par certains aspects. Il est aussi important de sensibiliser son entourage, de bien savoir s’entourer et de tenir compte de ses propres particularités au moment de faire des choix ou de poser certains gestes. Il existe des tests de personnalité pour savoir si vous êtes hypersensible, mais souvent les personnes concernées se rendent compte de leur différence avant même de passer les tests, il ne s’agit pour eux que d’aller chercher une confirmation.

À noter par ailleurs que les symptômes de l’hypersensibilité ont tendance à s’affirmer et à s’accentuer avec le temps au fil des années et de l’âge.

Pour bien vivre son hypersensibilité, il n’est pas recommandé de consulter un psychiatre ou un psychologue qui auront tendance à adopter une approche médicale, à trouver des pathologies et à prescrire des traitements, ce qui est inutile. En revanche, il est toujours bénéfique de rencontrer d’autres hypersensibles et d’échanger avec eux, de lire des ouvrages spécialisés écrits par de vrais hypersensibles ou de faire appel à un coach hypersensible qui pourra accompagner le consultant et lui indiquer des trucs concrets pour aider à faire face et à s’épanouir.

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