Éditorial par: Roger-Luc Chayer
Il vient un temps où, comme pour des victimes d’actes criminels, il devient
important de s’insurger contre les faux et ceux qui se servent de causes
sociales aussi graves que l’homophobie pour servir leur propres intérêts. En
recevant le «Rapport du Président Fierté Québec 2005» par un maussade
après-midi de mars, j’ai tout de suite pensé, à la lecture des 14 pages du
document et de ses annexes, que les véritables victimes d’actes homophobes
devaient en perdre leur latin à la lecture des raisons invoquées pour expliquer
l’état lamentable des finances et des dettes de Fierté Québec.
À en croire le Président André Gagnon, tous se rebelleraient contre lui
pour détruire la communauté gaie et sa Fierté Québec et c’est là le drame.
À vrai dire, jamais je n’ai entendu quiconque se livrer à l’organisation de
campagnes anti Fierté Québec et encore moins anti communauté gaie. Ce
que Monsieur Gagnon ne comprend pas et qu’il ne comprendra jamais et
c’est la raison qui explique que le Québec gai ne souhaite plus qu’il s’ex-
prime en son nom, c’est qu’il est lui-même, personnellement, visé par le
souhait des commerçants de la Capitale, des autorités politiques ou des gais
tout simplement, qu’il ne se serve plus de Fierté Québec pour ses besoins
personnels ou pour crier haut et fort que tout va mal et que Québec est une
ville homophobe, CE QUI EST FAUX! Québec est homophile et c’est
une réputation qui dépasse largement les limites de la ville.
Québec est la Capitale d’une extraordinaire nation libre, indépendante et
puissante au niveau intellectuel. Résumer le désir des québécois de ne
plus vouloir confier à un homme aussi autoritaire que Monsieur Gagnon la
gestion de l’organisation de la fête des gais en affirmant que tout le monde
est homophobe est d’abord une insulte à la ville mais surtout une attaque
contre sa population et cela EST INACCEPTABLE! Que Québec soit de-
venue Gagnonphobe, c’est évident, tout le monde en parle! Que Québec
ne souhaite plus laisser Monsieur Gagnon s’endetter en se servant du nom
des gais et se défiler de ses responsabilités légales au moment d’honorer ses
contrats et de payer ses dettes, c’est compréhensible et que Québec souhaite
qu’il se la ferme plutôt que d’accuser tout le monde d’homophobie, c’est
une nécessité fondamentale pour l’avenir de la vie gaie de la ville.
Il n’y a pas d’homophobie à Québec, uniquement de la
Gagnonphobie!
Depuis des années maintenant, Le président de Fierté Québec refuse de
rendre des comptes sur l’argent qu’il administre. Il refuse de répondre aux
questions du Point mais aussi à celles de Fugues, du Soleil, à celles de la
Tables de Concertation et même, à celles des juges qui le convoquent à des
procès sur des factures impayées. Monsieur Gagnon a créé les conditions
d’une colère telle que plus personne à Québec ne souhaite s’impliquer avec
lui ou s’associer à Fierté Québec pour 2005. Vivement que le Président
de Fierté Québec se taise et qu’il laisse les hommes plus matures que lui
réparer son absolu capharnaüm et la crise qui en résulte…