Roger-Luc Chayer
C’est l’exemple «by-the-book» parfait qui illustre exactement comment casser la crédibilité des journalistes et des médias que François Bugingo a livré à la société québécoise.
Pour rappel, un article du Journal La Presse daté du 23 mai dernier divulguait le fait que la presque totalité des articles et entrevues publiés ou mentionnés par le journaliste François Bugingo était inventée et que les aventures et exploits journalistiques de M. Bugingo ne reposaient sur aucun fait prouvable objectivement. François Bugingo est pourtant un des journalistes les plus populaires depuis 2013 au Québec avec de très nombreuses collaborations dans la plupart des grands médias comme TVA, Radio-Canada, le Journal de Montréal ou encore le 98,5 FM.
Un des principes fondamentaux de la libre circulation des informations, en démocratie canadienne, est l’assurance que donnent les journalistes sur l’exactitude des informations qu’ils diffusent. Les journalistes, comme les élus et les juges sont détenteurs d’un pouvoir important et inventer de toutes pièces des situations, même internationales ou transmettre des informations qui sont fausses, avec des faits qui ne se sont jamais produits, constitue une manipulation de l’information, de l’opinion publique, donc dans le but possiblement de contrôler l’opinion d’une société sur un sujet donné, mais peut aussi être le résultat de troubles mentaux comme la mégalomanie. François Bugingo a annoncé son retrait de la vie publique le 25 mai en déplorant la façon que ce dossier avait été sorti par La Presse sans nier le moindre fait que ce soit. Quelques jours plus tard, après avoir rencontré ses patrons à TVA et au 98,5 pour leur fournir quelques explications, M. Bugingo a remis sa démission et n’agira plus à titre de journaliste pour un bon moment. La FPJQ donnera aussi suite!
(L’auteur de cet article a été
président de l’Association
canadienne des journalistes du chapître de Montréal)