HTLV-1: PLUS MORTEL QUE LE VIH

Loic Ntoutoume de Gabonreview.com et Wikipédia

Virus des plus mortels pour l’homme, le T-lymphotrope humain de type 1 (HTLV-1) a été découvert et isolé en 1980 peu de temps avant le VIH. Le sud du Gabon, comme certaines régions du Japon, de la Caraïbe, du Brésil, du Pérou, de la Colombie ou de la Guyane française, figure parmi les principales zones d’endémie du virus HTLV-1, infectant près de 10 millions de personnes dans le monde, selon les chiffres de l’Organisation mondiale de la santé. Le Dr Robert Gallo, co-fondateur et directeur de l’Institut de virologie humaine à l’Université du Maryland School of Medicine, dont le laboratoire a été le premier à détecter HTLV-1 en 1979 et à publier la découverte en 1980, indique que personne dans le monde, à sa connaissance, n’a fait quoi que ce soit pour essayer de traiter cette maladie auparavant. «Il y a peu ou presque pas de travaux en matière de vaccin, en dehors de certaines recherches japonaises», a-t-il indiqué à CNN.com.

La recherche scientifique indique que le HTLV-1 est un virus ancien dont l’ADN peut être trouvé dans les momies des Andes âgées de 1 500 ans. Comme beaucoup de virus, le T-lymphotrope humain de type 1 se transmet au cours des rapports sexuels, des transfusions sanguines et via l’allaitement maternel. Lorsque le patient est infecté, il risque de développer une forme mortelle de leucémie. L’infection provoque, par ailleurs, une inflammation de la moelle épinière qui conduit à une paralysie. Il peut aussi engendrer une maladie pulmonaire très virulente connue sous le nom de bronchectasie et d’autres maladies inflammatoires. Selon un rapport du Directeur du Laboratoire de Rétrovirologie ORSTOM de Montpellier, le Dr E. Delaporte, paru en octobre 1995, «l’Afrique est considérée comme le plus grand réservoir d’HTLV-I»

Le virus T-lymphotropique humain (HTLV, de l’anglais Human T-lymphotropic virus) est le premier rétrovirus infectant l’Homme à avoir été isolé. Depuis deux autres types ont été découverts: le HTLV-2 et HTLV-3. Il n’a pas été établi que des maladies soient induites par ces deux derniers virus, mais le HTLV-1 est la cause de divers cancers comme des leucémies et des lymphomes. En 2006 le nombre de personnes dans le monde infectées par le HTLV-1 et HTLV-2 est estimé à 20 millions.

En 2006 et 2007, selon les sources de dix à vingt millions de personnes étaient infectées par ce virus et 5 % de ces personnes ont des risques de développer une des maladies induites par le HTLV-1. Après une longue période asymptomatique (sans conséquence sur l’organisme), environ la moitié de ces 5 % développe une leucémie à cellules T de l’adulte (ATL) qui se révèle rapidement mortelle, alors que les autres sont atteints de diverses maladies inflammatoires. Le HTLV-1 est très proche d’un rétrovirus infectant les bovins, le virus de la leucémie bovine (BLV), c’est pourquoi ce dernier est utilisé comme modèle de recherche in vivo. HTLV-2: Ce virus est présent chez certains toxicomanes aux États-Unis et en Europe, mais aussi de manière endémique chez les Amérindiens et certains Pygmées. Aucune maladie n’est clairement associée à ce virus qui est généralement sans effet chez l’homme. HTLV-3: Ce virus a été découvert en 2005 et on sait pour l’instant très peu de choses sur lui. Durant les années 1980, le VIH-1 a été confondu avec le HTLV. C’est au Japon en 1977 que les conséquences du HTLV ont été observées pour la première fois, mais il faudra attendre 1980 pour que l’équipe de Robert Gallo mené par Bernard J. Poiesz isole le virus.

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