Par Roger-Luc Chayer
STUPÉFACTION!!!
Steeve Biron condamné à 6 ans de prison…
Stupéfaction au palais de justice de Québec le 29 août dernier, voilà que l’Affaire Steeve Biron trouvait un dénouement plus que surprenant, 6 ans de prison pour un utilisateur de Gay411 qui sollicitait des rencontres sexuelles.
Petit rappel de l’affaire… Steeve Biron est un jeune homme de Québec qui, comme de nombreux gais, sollicitait des rencontres sexuelles principalement via le site très connu Gay411. Biron sollicitait essentiellement des relations «bareback», ses adeptes sachant très bien que le barebacking est une forme de roulette russe qui consiste à avoir des relations non protégées et risquées, avec des individus qui peuvent potentiellement être porteurs du VIH ou d’autres maladies sexuellement transmises. Le kick pour ses adeptes est d’obtenir une plus grande jouissance à cause de la tension générée par le prise de risque. Se sachant séropositif, Biron ne mentionnait pas son statut à ses rencontres et comme pour la plupart des adeptes du barebacking, «jouait la game», jusqu’à ce qu’une ex-baise décide de violer sa vie privée et de consulter son dossier hospitalier, cette personne étant infirmier.
La pseudo victime s’est ensuite présentée à la police pour porter plainte, les policiers se sont mis à la recherche des autres baises bareback de Biron et 15 personnes se sont manifestées. Suite au dépôt d’accusations d’agression sexuelle, Gay Globe a fait enquête et a réussi à obtenir, sous une fausse identité via Gay411, des rendez-vous multiples avec la plupart des pseudo-victimes, en mentionnant clairement que c’était pour du bareback, sans l’usage de condom, CES MÊMES PERSONNES ÉTAIENT SIGNATAIRES DE PLAINTES DISANT QU’ELLES N’AVAIENT JAMAIS CONSENTIES À CE TYPE DE SEXE.
L’affaire était dans le sac, pour notre enquête du moins, mais voilà que l’avocat de Biron a décidé d’abord de ne pas présenter notre dossier de milliers de pages en preuve lors du procès initial et, pire, il a décidé de ne pas en faire mention lors des plaidoiries, affirmant alors que le tribunal n’en tiendrait pas compte. Or, voilà que dans le jugement de la Juge Marie-Claude Gilbert, elle mentionne spécifiquement que le consentement éclairé des victimes ne s’est pas fait et qu’elles ont été trahies. FAUX puisque notre dossier prouvait le contraire.
Steeve Biron se voit donc condamné à 6 ans de prison, qu’il devra purger dans une prison fédérale. L’ordonnance de non-publication subsistant, nous ne pouvons pas mentionner le nom des victimes. Le pire dans toute cette affaire est que dorénavant, toute personne qui se sait infectée par le VIH peut être arrêtée et condamnée à la prison si elle omet de mentionner son statut à ses relations.
Le Québec retourne 20 ans en arrière en matière de campagnes de dépistage du VIH!
À cause du refus de la part de l’avocat de Steeve Biron de produire un dossier journalistique prouvant que certaines victimes sollicitaient en toute connaissance de cause des relations bareback même après le dépôt de leurs plaintes, contredisant leurs affirmations sur le consentement éclairé et pouvant faire bénéficier Steeve Biron du doute raisonnable nécessaire à son acquittement, voilà que les personnes susceptibles de bénéficier de dépistages du VIH pour se traiter rapidement pourraient dorénavant refuser ces tests car en découvrant leur nouveau statut, elle deviennent potentiellement criminelles si elles ne respectent pas certaines obligations de divulgation à tous leurs partenaires, AVANT d’avoir une seule relation sexuelle. Allez convaincre maintenant les jeunes de se faire dépister! Entre l’ignorance et la prison, la liberté vaut plus cher!!!