Paris Match
Un tribunal kényan a jugé les tests anaux pratiqués pour confirmer l’homosexualité supposée d’un homme légaux.
Un tribunal kényan a rejeté jeudi une requête contestant la légalité de l’examen anal pour confirmer l’homosexualité supposée d’un homme, rapporte l’AFP. La question avait été soulevée par deux hommes qui avaient été forcés à en subir un pour établir leur homosexualité, illégale dans ce pays d’Afrique de l’est.
La loi kényane punit en effet de 14 ans de prison le délit de « relations charnelles contre-nature ». « Il n’y avait aucun autre moyen qu’une analyse anale pour que des preuves de leur homosexualité puissent être obtenues », a ainsi estimé le juge du tribunal de Mombasa (sud-est), Anyara Emukule. Les deux hommes devraient faire appel de ce jugement.
L’homophobie, un « problème majeur » au Kenya
« Bien que les poursuites pour rapports entre personnes de même sexe soient rares au Kenya », l’homophobie y « reste un problème majeur » et la réponse des autorités à « des agressions collectives ou à d’autres formes de violences contre les homosexuels a été limitée », avait regretté dans un rapport de septembre 2015 l’organisation Human Rights Watch.
« Beaucoup de victimes ne déposent pas plainte, estimant que la police ne les aidera pas ou, pire, qu’elle pourrait les arrêter plutôt que leurs agresseurs. Dans plusieurs cas, les victimes ayant tenté de déposer plainte se sont heurtées à des discriminations policières, certaines ayant été moquées, d’autre harcelées ou se voyant refuser le droit de faire une déclaration », avait expliqué l’ONG. « Le président Kenyatta a récemment décrit les violations des droits des homosexuels au Kenya comme n’étant pas un problème », avait rappelé Lorna Dias, Coordinatrice exécutive de la Gay and Lesbian Coalition of Kenya (GALCK), un regroupement d’organisations dont PEMA Kenya est membre.
Malgré ce contexte répressif, une veillée a été organisée mardi à Nairobi au Kenya par la communauté homosexuelle pour rendre hommage aux victimes de la tuerie d’Orlando aux États-Unis. Rappelons que l’homosexualité est illégale dans trente-six des cinquante-quatre pays d’Afrique et passible de la peine de mort dans quatre d’entre eux (en Mauritanie, au Nigeria, au Soudan et en Somalie), selon Amnesty International.