Roger-Luc Chayer
Hier, le 2 novembre, Pierre-Karl Péladeau, le patron du Groupe TVA, a annoncé sans préavis qu’il allait mettre à pied 547 employés du Groupe. Il a également laissé entendre que le siège social du Boulevard de Maisonneuve Est, situé dans le Village gai de Montréal, pourrait ne pas survivre au remaniement qu’il envisage pour son média. Avant de constater les conséquences tragiques et inhumaines de ces licenciements pour le personnel, il est essentiel d’examiner les causes qui ont conduit TVA à cette situation difficile.
Pourquoi TVA a-t-elle subi une telle perte ? La première cause de cette situation est sans doute l’incompétence de Pierre-Karl Péladeau. Il avait cru qu’en proposant une programmation télévisuelle simpliste aux Québécois, couvrant tous les domaines de son catalogue, il parviendrait à rentabiliser son entreprise. Cependant, non seulement cette approche s’est avérée être une erreur, mais sa persistance dans cette voie a fini par lui être préjudiciable et a conduit à sa perte.
Prenons, par exemple, les émissions d’information, d’affaires publiques et les actualités, diffusées à la fois sur TVA, LCN et dans le Journal de Montréal. Tout semble être conçu dans le but de satisfaire un public auquel on n’ose pas poser de questions trop complexes. Les actualités sont biaisées, et les chroniqueurs d’émissions d’affaires publiques, qui sont les mêmes depuis des décennies, se contentent de relayer les rumeurs du moment, sans chercher à véritablement comprendre les enjeux actuels. Cette incapacité chronique à se renouveler a fini par lasser les auditeurs, mais plus important encore, elle a entraîné le désengagement progressif des annonceurs des médias du Groupe TVA.
Pour ma part, face au traitement souvent infantilisant de l’actualité sur LCN, je me suis senti déçu par la médiocrité des nouvelles qui m’étaient présentées. Le sensationnalisme constant visant à susciter de manière artificielle l’indignation m’a amené à me désabonner de LCN il y a quelques années. Je ne m’identifiais absolument pas à ce type de contenu ni à cette façon de le présenter. Je ne me considérais pas assez imbécile pour être un auditeur de TVA, faut le faire!!
Une autre raison pour la désaffection du public et des annonceurs envers TVA, étroitement liée à la première, est la personne du patron, Pierre-Karl Péladeau lui-même. Selon ChatGTP, « Pierre-Karl Péladeau est un homme d’affaires canadien né en 1961. Il est connu pour son rôle dans le domaine des médias et de la politique au Québec. Fils du fondateur de Québecor, il a dirigé ce conglomérat médiatique de 1999 à 2013. Péladeau est également impliqué en politique, ayant été député à l’Assemblée nationale du Québec sous la bannière du Parti Québécois en 2014. Il a contribué à ranimer le débat sur l’indépendance du Québec. Son style direct et controversé a fait de lui une figure polarisante. Au-delà des médias et de la politique, il est également actif dans d’autres secteurs d’investissement.«
Ce que ne dit pas ChatGPT, c’est que le Groupe TVA est fait à partir de l’image même de son patron. TVA C’est Pierre-Karl Péladeau et ce n’est pas jojo!
Quel est donc l’avenir de TVA dans de telles circonstances, en particulier avec le maintien de son actuel dirigeant? Je suis pessimiste quant à la survie du groupe média, à moins d’un changement majeur dans la philosophie de l’entreprise, un changement qui devrait exclure la présence continue de Pierre-Karl Péladeau. TVA est son jouet, et il est peu probable qu’il se retire volontairement. Cependant, pour survivre dans une ère où les écrans cathodiques perdent de leur attrait, l’entreprise devra se réinventer en s’éloignant de sa vision actuelle de la télévision.