LA NALOXONE: MODE D’EMPLOI

Logo

Par: Roger-Luc Chayer avec l’assistance d’Arnaud Pontin

Image: Générée électroniquement ©Gay Globe

Nous vivons de plus en plus dans une ère où les drogues dures circulent librement, causant un nombre alarmant de décès. Selon Santé Canada, en 2024, on compte en moyenne 21 décès par jour au pays, 17 hospitalisations quotidiennes, 75 visites aux urgences et 96 interventions par jour des premiers répondants. Ces chiffres donnent froid dans le dos.

Souvent, ces décès liés à la consommation de drogues dont les composantes sont inconnues, mais soupçonnées de contenir des opioïdes à des concentrations létales, pourraient être évités. En effet, ces consommateurs ne cherchent pas à se suicider; leurs surdoses sont souvent accidentelles. La naloxone est un médicament, un antidote spécifiquement conçu pour prévenir les décès et les surdoses liées aux opioïdes, qui causent des arrêts respiratoires. La naloxone est offerte gratuitement dans toutes les pharmacies; il n’est pas nécessaire d’être un consommateur de drogues pour en obtenir. L’objectif est d’avoir à portée de main un kit de 5 doses pouvant sauver des vies. Le problème, cependant, est que le public ne sait souvent pas comment administrer la naloxone. Bien que l’antidote puisse être administré dès la perte de conscience, des minutes cruciales sont perdues en attendant les premiers secours, et parfois, il est déjà trop tard.

Il est pratiquement impossible de faire une overdose de naloxone. La naloxone est un antidote conçu pour inverser les effets des opioïdes, et elle n’a pas d’effet sur une personne qui n’a pas consommé de drogues opioïdes. Même si une personne recevait une dose de naloxone par erreur ou en excès, cela ne causerait pas de dommages sérieux. Si une personne dépend physiquement aux opioïdes, une administration de naloxone pourrait provoquer des symptômes de sevrage  (nausées, vomissements, tremblements, agitation), mais cela n’est pas dangereux.

Dans les kits offerts au Canada, on trouve deux dispositifs nasaux et trois injections. Les fioles de naloxone doivent être ouvertes, le produit aspiré dans une seringue, et des tampons d’alcool sont inclus pour stériliser la peau. Avant toute chose, il est important de distinguer entre l’administration nasale et l’injection. Si la personne respire, on commence par le dispositif nasal : il suffit de pousser rapidement sur la pompe après avoir inséré l’embout dans le nez, avec la tête du patient inclinée vers l’arrière. Si la personne ne respire pas, il est inutile d’utiliser la pompe nasale, car le médicament ne se diffusera pas. Dans ce cas, on passe à l’injection, qui doit être administrée dans un muscle, comme la cuisse ou le bras. Si l’on n’est pas certain de la respiration, il est préférable de commencer immédiatement avec l’injection. Il est possible de donner une seconde dose trois minutes plus tard, sans danger, si la personne ne se réveille pas. Attention à ne pas vous piquer avec l’aiguille souillée après usage, restez vigilant !

LOI SUR LES BONS SAMARITAINS

La Loi canadienne sur les bons samaritains secourant les victimes de surdose, adoptée en 2017, vise à encourager les gens à appeler les secours en cas de surdose sans craindre des poursuites judiciaires. Cette loi protège les personnes qui demandent de l’aide d’urgence contre certaines infractions mineures, comme la possession simple de drogue ou la violation de conditions de libération. En créant un environnement où l’on peut demander de l’aide sans craindre des répercussions légales, la loi cherche à sauver des vies en facilitant l’intervention rapide des services d’urgence.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

neuf − cinq =