LA PRÉROGATIVE DE L’ÉDITEUR

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Roger-Luc Chayer

Avez-vous remarqué comme parfois, les photos qui accompagnent un article dans un média imprimé ou en ligne sont insultantes ou dégradantes pour la personne qui fait l’objet de cet article? Est-ce un hasard ou le résultat d’une décision réfléchie et volontaire?

La réponse est que toute image ou photo qui accompagne un article relève de la « prérogative de l’éditeur ». Selon le guide de déontologie du Conseil de presse du Québec, « L’information livrée au public fait nécessairement l’objet de choix rédactionnels et subit un traitement journalistique suivant divers modes appelés «genres journalis-tiques». Ces genres, de même que la façon de présenter et d’illustrer l’information, relèvent du jugement rédactionnel et demeurent des prérogatives des médias et des professionnels de l’information. »

L’éditeur d’un média peut utiliser l’image d’une personne, même si elle ne l ’avantage pas, pour illustrer le sujet, pour en faire une sorte d’éditorial (texte d’opinion) ou carrément pour mettre en évidence l’aspect ridicule des gestes posés par cette personne ou entreprise puisque ce choix s’applique à tous les sujets. L’utilisation d’une photo carrément ridicule peut aussi servir à caricaturer une personne.

Prenons par exemple une série de chroniques du Magazine Gay Globe datant de l’époque où le maire Denis Coderre (Montréal) était en poste. Suite à une série de décisions fort impopulaires comme tenir la course de Formule E au Centre-ville de Montréal (et clôturer une partie du Centre-ville), ou encore l’illumination du pont Jacques-Cartier qui a coûté 9,5 millions de $ à Montréal alors que ce pont appartient au gouvernement fédéral, les photos utilisées montraient souvent le maire en colère ou avec des airs un peu ridicules, parfois même avec un pompon rouge au bout du nez comme pour les clowns.

Le but de ces choix rédactionnels était de caricaturer le responsable de décisions toutes aussi caricaturales.

Mais attention, la prérogative de l’éditeur, dans les mauvaises mains, peut aussi nuire au journalisme. Pensons aux défunts « Le Revoir » ou « Le Journal de Mourréal », qui sont tous deux fermés dans un cas suite à des procédures judiciaires et dans l’autre, suite à une affaire de violences sexuelles et conjugales.

Parce que ces deux faux médias utilisaient des noms très similaires à de vrais médias québécois, les photos parodiant l’actualité étaient souvent prises au sérieux par le public et circulaient sur les réseaux sociaux comme si l’information était vraie. Inutile de mentionner les dommages causés par  la circulation de ces fausses nouvelles et images aux deux vrais médias qui se voyaient souvent accusés de produire du matériel anti-journalistique alors qu’ils n’avaient rien à voir avec ça.

Enfin, la prérogative de l’éditeur, pour un média professionnel, permet aussi de garantir au public une information légitime, vraie, utile et corroborée. Même si parfois les images ou photos peuvent choquer, il s’agit de choix qui viennent épicer un peu le sujet de l’article. Pour toute question éthique concernant le Groupe Gay Globe, veuillez consulter notre guide déontologique à Gayglobe.net/deontologie

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