Gay Globe, Éric Duhaime est un leader des communautés LGBTQ+ et chef d’un parti politique québécois ouvertement gai. Pourquoi ne tentez-vous pas d’obtenir une entrevue avec lui pour mieux connaître sa position sur les grandes questions de nos communautés comme le VIH, l’identité de genre, etc.?
Jeannine C., Rosemont
Bonjour Jeannine, Tout d’abord je dois être en désaccord avec vous quand vous présentez monsieur Duhaime comme un leader de nos communautés, lui-même ne le fait pas et dans son livre « La fin de l’homosexualité et le dernier gay », il se présente justement comme le contraire. Cela dit, j’ai essayé d’avoir une entrevue avec cette personne avant la dernière élection, mais il ne répond pas à nos invitations.
Enfin, si je devais traiter une entrevue avec lui, je devrais le faire dans la perspective de ses manipulations constantes de l’actualité à des fins politiques et il est probable qu’il n’aimerait pas mes questions ni les exemples que j’aurais à lui soumette. Est-ce que j’accepterais de lui donner des pages s’il le demandait lui-même? Ça reste à voir et surtout les conditions seraient à négocier…
Roger-Luc Chayer, éditeur
Cher Roger-Luc, j’ai remarqué dans la plus récente édition du magazine, celle pour la lutte contre l’homophobie, que nulle part dans les pages il n’y avait la page de Céline Dion, toujours présente depuis de nombreuses années. Ça m’inquiète et est-ce que vous pouvez nous dire ce qui se passe?
Jean-Michel J., Québec
Cher Jean-Michel, je pense que vous trouverez dans l’actualité récente l’explication de l’absence de Céline dans les pages du magazine, mais pas que là. Récemment, Céline annulait tous ses concerts jusqu’en avril 2024, le temps de mieux se refaire une santé dans le combat qu’elle livre contre une maladie rare. Nous lui souhaitons tous évidemment une bonne rémission qui lui permettra de revenir voir ses fans dès que possible.
Roger-Luc Chayer, éditeur
Bonjour M. Chayer, j’ai trouvé très drôle votre interaction avec ChatGPT dans l’édition contre l’homophobie et surtout avec la divulgation du secret de la Caramilk, j’en ris encore… Je me demandais si, comme beaucoup de monde, vous aviez des inquiétudes avec cet outil pour les emplois et l’avenir de la rédaction en général, pas seulement que pour les étudiants.
Raphael M.., Montréal
Bonjour Raphael, votre question m’intéresse au plus haut point. La réponse simple est Oui l’usage qu’on semble vouloir faire de ces robots comme ChatGPT ou BingGPT est inquiétant. J’ai effectué quelques tests rédactionnels et il est très simple, en quelques secondes, de demander la rédaction d’un texte complet avec un nombre de mots précis sur quelque sujet que ce soit. Le danger réside dans le fait que le texte produit par ces robots est généralement très professionnel, BingGPT est encore supérieur, et cela risque de nous jouer des tours.
D’une part, en ne reconnaissant pas l’origine du texte, on peut être amené à croire qu’il a été écrit avec le fruit du cerveau de son auteur plutôt que par un logiciel, mais ensuite, il peut permettre une rémunération basée sur la fraude. Un journaliste qui se mettrait à facturer pour des textes dont il n’est pas l’auteur flouerait l’acheteur.
Et il y a aussi la paresse intellectuelle résultant de l’usage de ces robots. Écrire un texte demande un processus intellectuel qui est le résultat de nombreuses années d’expérimentation et de pratique. Si on ne fait que commander des textes à des robots, qu’adviendra t-il de la capacité de raisonnement des humains qui, par défaut, ne deviendront que de simples légumes capables de donner des ordres à des robots plutôt que d’accomplir eux-même la tâche.
L’avenir n’est pas rose dans plusieurs domaines, mais il n’est pas trop tard pour légiférer afin de limiter les usages de ces robots rédactionnels.
Roger-Luc Chayer, éditeur
Bonjour, parfois vous sortez des nouvelles qui me font sursauter, comme celle sur le rince-bouche qui cause de la haute pression sanguine, mais c’est en lisant que je comprends mieux ce que vous voulez dire. Good job gay Globe!
Merryl B., Ottawa
Bonjour Merryl, merci pour votre message et pour compléter, j’ajouterais que notre rôle comme média professionnel n’est pas de simplement rechercher des nouvelles ou des recherches, mais de les corroborer avant de décider de les publier. C’est ce qui fait la différence entre un média digne de ce nom et un site de ragots, trop nombreux sur le web aujourd’hui.
Dans le cas présent, la nouvelle sur le lien entre certains rince-bouches et l’hyper-tension nous provenait d’un site scientifique, mais pour la corroborer, il fallait voir si ces recherches étaient aussi publiées ailleurs, sur des média ou des sites réputés et crédibles. Dans ce cas-ci, effectivement, la recherche avait été corroborée par d’autres chercheurs dans le monde, et ses conclusions étaient supportées par d’autres scientifiques, ce qui nous permettait de la publier.
Roger-Luc Chayer, éditeur