Le Premier ministre élu François Legault veut interdire le voile dans la fonction publique

Par Roger-Luc Chayer

Quelques jours après son élection comme Premier ministre du Québec avec un gouvernement majoritaire, le Premier ministre élu François Legault confirme qu’il souhaite mettre en place une de ses promesses, celle de retirer tout signe religieux de la fonction publique, ET IL A RAISON!

Il faut avoir vécu l’humiliation du voile dans le cadre d’une interaction avec une fonctionnaire de l’État québécois pour mieux comprendre la portée de cette affirmation religieuse dans un État qui s’est éloigné par la révolution tranquille de ce genre de démonstration. Je le sais, ça m’est arrivé!

Il y a quelques années, je devais subir un examen de colonoscopie de routine à l’hôpital Santa-Cabrini de Montréal et l’infirmière était une personne vêtue d’un voile islamique. C’est elle qui était responsable de ma préparation, d’assister le médecin pendant l’examen et de ma sortie d’examen en salle de repos. Sur le coup, n’étant pas particulièrement sensible aux démonstrations religieuses en général, je n’ai pas fait de cas de ce voile islamique, me contentant de suivre les instructions de l’infirmière.

Tout d’abord, le médecin, afin de faciliter l’examen et de le rendre plus confortable, m’avait donné deux comprimes d’Ativan sublingual, à faire fondre sous la langue donc, quelques minutes avant l’examen. Étant couché sur un lit en jaquette, l’infirmière est venue me chercher pour me placer dans la salle d’examen, sur le côté, la jaquette en l’air et le médecin à fait son entrée pour procéder à l’examen.

Ça n’a pas été facile, en fait, la progression a été difficile et loin d’être relaxé par le médicament, je me contractais de plus en plus en gémissant de quelques douleurs. Le médecin a été en mesure de faire 75% du trajet et à du cesser car j’étais trop crispé. Et à ma plus grande surprise, c’est l’infirmière qui était fâchée contre moi. Elle me brusquait sur le lit en me nettoyant, elle bougeait ma jaquette comme si j’étais un objet, elle me regardait dans les yeux en me disant « franchement vous auriez pu faire un effort », imaginez comment je pouvais me sentir. Nu, humilié ainsi et engueulé par une personne qui, VISIBLEMENT, était supérieure à moi. Je ne comprenais pas sa colère, pourquoi elle agissait ainsi et tout ce que je voyais, c’était son sacré voile qui virevoltait partout qui lui donnait des airs de religieuse et hop! J’ai compris. Cette personne représentait pour moi les abus des religieux de mon enfance dans les hôpitaux et les écoles. Comme dans sa tête elle était pure, chaste et qu’elle avait VISIBLEMENT une morale irréprochable, ne connaissant même pas la mienne, elle me jugeait et me condamnait.

J’étais ce qu’il y avait de plus piteux je dois le dire. Je me sentais si mal en salle de réveil, j’avais commis quelque chose que je ne comprenais pas, et elle réagissait avec agressivité et tout ce que je voyais, c’était son maudit voile. Elle se donnait le droit de me traiter ainsi parce qu’elle se sentait protégée par son voile et sa religion.

Quand je me suis relevé quelques minutes plus tard, à ma plus grande surprise, j’avais encore les deux comprimés d’Ativan sous la langue qui n’avaient pas fondu. Voilà qui expliquait pourquoi j’étais si tendu et inconfortable, le médicament n’avait pas marché. Outré et en colère, je me suis approché du comptoir où était l’infirmière en train de rédiger un rapport et je lui ai lancé les deux comprimés en plein visage en lui disant « tiens madame, le v’la ton médicament, et la prochaine fois que tu me toucheras, tu vas enlever ton crisse de voile de domination c’est clair? ».

Et j’ai très bien compris depuis l’importance de l’interdiction des signes religieux dans la fonction publique. Pour que dans toutes les circonstances de nos contacts avec l’État, des signes particuliers ne viennent pas donner l’impression qu’on peut vouloir nous dominer ou avoir à répondre à une autorité supérieure à celle de l’employeur. Bravo Monsieur Legault et je vous appuie.

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