Éditorial par: Roger-Luc Chayer (Image: Gay Globe)
L’humanité, depuis ses premiers balbutiements, a toujours été fascinée par des ères aux thèmes les plus variés, parfois fantaisistes, parfois plus sérieux. Les Égyptiens avaient les divinités comme principal objectif de vie et ils traitaient leurs morts beaucoup mieux que leurs vivants. Cela peut nous paraître aujourd’hui un peu ridicule, mais les Égyptiens ont été une formidable civilisation qui s’est développée à un rythme soutenu pendant des milliers d’années, nous laissant des vestiges que nous ne pourrions même pas reconstruire aujourd’hui tant ils maîtrisaient leurs technologies.
À l’ère des Romains, la conquête du monde et l’instauration de la civilisation étaient prioritaires. Là encore, l’Empire romain s’est développé sur une période de plus de 600 à 800 ans, nous laissant non seulement des vestiges architecturaux impressionnants, mais aussi une culture, une langue et des modes vestimentaires qui sont encore les nôtres près de 1400 ans plus tard. L’Europe est encore aujourd’hui essentiellement romaine !
Et puis il y a eu le catholicisme et le Vatican. Une ère peu enviable, parfois lumineuse, mais trop souvent sombre, violente, abusive et oisive, il faut le dire. La croyance en un seul Dieu, représenté par un fils dont on n’a jamais su s’il avait vraiment existé, mais dont les enseignements ont dominé la vie sur Terre pendant plus de 1000 ans, et ce n’est pas terminé. Une ère de contradictions où les hommes pouvaient d’abord se marier pour ensuite être obligés au célibat, où la pauvreté était célébrée et encouragée par le Jésus en question, tandis que les prêtres et autres princes de l’Église vivaient dans de somptueux palais, aux tables bien garnies. Pendant ce temps, souvent au pas de leur porte, des croyants mouraient de faim, attendant de monter au ciel pour mettre un terme à leurs souffrances, quand ce n’était pas pour se faire violer, attoucher, torturer et j’en passe…
L’histoire de l’humanité a toujours été constituée d’ères, de modes plus ou moins longues dans le temps. Il y a eu de courtes périodes, comme l’ère victorienne, où la révolution industrielle s’est développée autour d’un modèle de consommation parfait pour les riches.
Il y a eu l’après-Seconde Guerre mondiale, marqué par un développement social, technologique et scientifique jamais vu auparavant. L’homme a appris à voler, à se soigner, à universaliser l’éducation, à aller sur la Lune et même plus loin en moins d’un siècle. Il faut le faire.
Depuis une quinzaine d’années, nous vivons dans une nouvelle ère de peur, cette fois basée sur la crainte de voir la planète disparaître, mourir et se détruire à cause de la pollution, de la politique, des différences territoriales, etc. On nous dit que la planète se réchauffe, sans mentionner que les cycles de réchauffement et de glaciation sont réguliers sur Terre, qu’ils se produisaient bien avant l’apparition de l’homme et que ce fait est très bien documenté scientifiquement. On crée une écoanxiété à un niveau similaire à celui du catholicisme en son temps, forçant les crédules à prendre des mesures qui n’ont strictement aucun effet sur la globalité de la planète, mais qui enrichissent encore une fois ceux qui sont à la tête de ces peurs irrationnelles.
Cette semaine, par exemple, une organisation écologique canadienne a publié une photo de la ville de Montréal sous ce qui était prétendu être un smog résultant de la consommation et de l’utilisation d’énergie fossile, dans le but de collecter des fonds, oui, pour se faire de l’argent avec un scénario catastrophe digne d’une apocalypse hollywoodienne.
Or, la photo utilisée était bien de Montréal, mais non seulement elle ne datait pas d’aujourd’hui, elle remontait à 2023, lorsque de nombreux incendies dans le nord du Québec et le nord-est de l’Ontario généraient de la fumée de combustion non pas d’énergie fossile, mais de bois brûlé. Et ça marche !
Je dois avouer que je n’ai jamais été crédule sur quelque sujet que ce soit. Je n’ai jamais avalé ce qu’on me servait comme information ou éducation sans me poser des questions sur la véracité, l’exactitude et la pertinence de ce que je voyais passer. Je suis encore moins crédule face à n’importe quel scénario, surtout quand de l’argent est impliqué et que certains cherchent à s’enrichir en exploitant la peur des autres.
Alors, j’attends bien patiemment l’ère du savoir et de l’intelligence, mais j’ai bien peur d’avoir quitté la vie avant de la voir arriver…